Quand on sait que si l’on déployait tous les contours sinueux des fjords et des baies du littoral norvégien, on atteindrait une longueur de côte de près de 21.000 kilomètres, la plus belle découverte de ce pays est sans aucun doute celle qu’offre une croisière, surtout si elle se vit dans un navire à taille humaine qui lui permet de suivre les méandres des fjords qui entaillent profondément le littoral.
Embarcation immédiate avec Rivages du Monde sur le World Explorer pour 12 jours de voyage dont 9 escales !
Trondheim.
La bourgade apparaît blottie au creux d’une courbe décrite par le Trondheimsfjord, à l’embouchure de la rivière Nidelva, bien à l’abri des vents impétueux qui peuvent souffler depuis l’océan. Troisième ville du pays pourtant et berceau de l’histoire norvégienne qui a fêté son millénaire en 1997, rien de moins !
Une longue histoire qui se raconte au pied de l’imposante et très belle cathédrale Nidaros, un des hauts lieux de pèlerinage en Europe de Nord médiévale dédié à St-Olav, second roi fondateur du pays.
Aujourd’hui encore, même si la Réforme a basculé le pays vers l’Eglise luthérienne, Trondheim n’en reste pas moins la capitale spirituelle de la Norvège. L’imposante façade gothique décorée de rangées de saints mais aussi de rois sculptés est en soi un livre d’histoire à déchiffrer sous la houlette d’un guide.
Autre témoignage d’une époque révolue, le vieux pont rouge qui offre une belle perspective sur les anciens entrepôts à pignons, construits sur pilotis et alignés le long de la rivière peu avant qu’elle ne se jette dans le fjord. Au-delà du pont, on s’égare dans le lacis des ruelles pavées et piétonnes du quartier de Bankklandet dont les anciennes maisons en bois ont été restaurées et investies par des cafés branchés, des petits restaurants et des galeries d’art ou d’artisanat.
Plus avant vers le port, l’ancien quartier industriel où se trouvait entre autres le chantier naval a été réhabilité en conservant la brique rouge mais en ouvrant de larges baies vitrées pour happer la lumière.
Cependant, avec ses ruelles pavées, ses nombreuses maisons en bois colorées, basses et fleuries de rosiers grimpants, avec ses habitations modernes harmonieusement intégrées dans le décor urbain, avec ses nombreux vélos qui sillonnent cette ville basse dont un habitant sur 5 est un étudiant, Trondheim n’a rien d’une ville musée.
Bien au contraire, elle est plaisante, décontractée et dynamique. A l’image du fjord bordé de terres fertiles et grasses qui vers le large se transforment en petits hameaux de pêcheurs pour finalement s’émietter en centaines d’îlots, d’écueils, de récifs…
Les îles Lofoten.
66°33’Nord, le cercle polaire arctique est franchi ! Le bateau fend imperturbablement une mer argentée, traçant sa route vers l’archipel des Lofoten. On ne sait plus trop quand finit le jour ou commence la nuit. C’est un peu comme si le temps restait suspendu durant ces trois jours de voyage au-delà du cercle polaire. Avec la brume, le ciel prend des couleurs laiteuses sur lesquelles se découpe une succession de sommets acérés et déchiquetés.
Les îles dégagent une ambiance bucolique inattendue : prés verts noyés de boutons d’or et de digitales mauves, vallées verdoyantes, aiguilles rocheuses et villages de pêcheurs croquignolets avec leurs maisonnettes sur pilotis sans oublier des criques où des eaux transparentes d’un bleu turquoise viennent lécher des plages de sable blanc qui rappellent d’autres latitudes !
Depuis plus de mille ans la pêche au skrei, nom donné au cabillaud arctique durant la période de reproduction, a fait la richesse des Lofoten. Chaque année de janvier à mars, ce poisson charnu part frayer dans le dédale des fjords de l’archipel dont les eaux froides de 4 degrés sont idéales pour y poser ses œufs.
Aujourd’hui la pêche est moins miraculeuse, les bancs de skrei s’étiolent, ces cabillauds descendus de la mer de Barents souffrent du réchauffement du Gulfstream et se déplacent plus loin. Les chalutiers sont moins nombreux mais les hautes claies de bois sont toujours là, prêtes à accueillir les poissons qui sécheront à l’air libre, entre bourrasques de vent, averses de pluie et rayons de soleil pour devenir «la meilleure morue séchée du monde » dit-on ici, celle qu’affectionnent en tout cas les Italiens qui en sont les principaux importateurs. Les têtes de morue (la morue est le nom donné au cabillaud une fois séché et salé) séchées également sur des échafaudages iront au Nigéria où elles alimentent les ragoûts.
Les îles sont parsemées de petites cabanes rouges construites sur pilotis avec des pontons tournés vers la mer, des rorbuer, anciens refuges des pêcheurs venus dans les îles pour les campagnes de pêche. La location aux estivants a encouragé la préservation de ce patrimoine local qui suffit au bonheur des vacanciers qui pratiquent ainsi le kayak de mer idéal pour caboter dans les échancrures des côtes de l’archipel.
D’autres s’y installent simplement pour profiter de cette oasis de lumière et de pureté marine, à la beauté brute et sereine, loin de toute industrie. De quoi inspirer de nombreux artistes dont les toiles sont exposées dans les galeries d’art qui abondent dans chaque village.
Le Cap Nord
L’irrésistible attrait de l’Arctique, le Cap Nord, le graal de tous les croisiéristes qui choisissent cette expédition, à la recherche d’un bout du monde déjà éprouvé au fil des insolites nuits blanches de l’été arctique.
Le bateau accoste sur l’île de Mageroya, dans le port de Honningsvag d’où part la route qui mène au site accessible le plus septentrional de la Scandinavie, qui se révèle être un blockhaus qui abrite tous les services touristiques rêvés, entre autres une poste avec un cachet spécial pour envoyer vos cartes de ces confins de la Norvège.
71°10’21’’ de latitude Nord. Le brouillard tenace qui plombe le paysage à notre arrivée ne permettra pas de découvrir la perspective sur l’océan Arctique. A peine devine-t-on le bord de la falaise qui plonge, nous dit-on, de 309 mètres dans les profondeurs marines mais la houle se laisse entendre quand elle vient frapper les parois rocheuses. Une expérience qui n’en reste pas moins mythique, d’autant que la route qui y mène traverses des paysages grandioses.
Des collines dénudées parsemées de cratères remplis d’eau gelée. Ici rien ne se hasarde à pousser en hauteur. A perte de vue des lichens et des mousses qui font le délice de troupeaux de rennes qui y prennent leur quartier d’été. Effrayés par les phares des autocars de tourisme, ils s’égayent de chaque côté de la route avant d’être happés par la brume.
Au retour, une halte en ajoute encore à ce dépaysement total : la visite d’un campement Sami, du nom de ces peuples aborigènes qui peuplent les terres arctiques d’Europe, de la Norvège jusqu’à la Russie.
Tous possèdent des rennes mais seuls 20% tirent directement leur subsistance de cet élevage en perpétuant la tradition des transhumances estivales jusqu’aux rives de l’océan Arctique.
Bois, cuir, lait, os, sang, viande, tout est utilisé ou vendu comme nourriture, outils, vêtements et gadgets touristiques.
Une rencontre rare auprès d’une hutte qui tient du tipi indien et qui nous renvoie aux racines de notre humanité d’autant qu’ici, sous un ciel d’opale, la nature est rude, le vent cingle les visages et le brouillard enserre les corps. Le retour vers le confort du bateau se fera d’ailleurs dans le silence, chacun étant emporté par des sensations à fleur de peau .
Dernière escale, Tromso.
La capitale arctique située sur une île au milieu d’un chenal ne séduit guère à prime abord avec son architecture quelque peu hétéroclite entre les hangars, les entrepôts, les bureaux, les habitations traditionnelles, les nouvelles et les modernes. Il est vrai que la ville a beaucoup souffert lors de la seconde guerre mondiale quand les Allemands chassés par les Russes y ont pratiqué la politique de la terre brûlée.
Toutefois sa situation exceptionnelle à la pointe nord de la Norvège, au-delà du cercle polaire, ainsi que dans un cirque de montagnes bleutées aux cimes enneigées qui la protège des tempêtes lui ont valu le surnom de « porte de l’océan Arctique ». Impossible de ne pas remarquer une étonnante cathédrale blanche d’une épure saisissante. Avec sa forme de tente Same, sa couleur blanche comme la neige, sa hauteur impressionnante de 35 mètres et son immense vitrail moderne de 140m2, elle évoque toute la force de l’humanité malgré un environnement rude.
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La formule de Rivages du Monde. L’expertise de Rivages du Monde, le spécialiste français de croisières culturelles fluviales et maritimes depuis 20 ans est indéniable. Le départ de cette croisière se fait depuis Zeebruges port d’embarcation et le retour par avion depuis Tromso. Le tout nouveau navire d’expédition World Explorer est équipé des technologies les plus modernes pour offrir des conditions de navigation optimales. Soucieux de l’environnement, spacieux et convivial, ce bateau à taille humaine qui accueille au maximum 180 passagers s’avère idéal pour voguer dans les fjords. En effet comme il peut aisément effectuer un demi-tour sur lui-même, il peut s’engager dans la plupart des fjords. Ce n’est pas le cas des grands paquebots dont les passagers sont obligés alors de parcourir de longues distances en bus pour atteindre le but de leurs excursions tandis que les croisiéristes du World Explorer plongent immédiatement dans leur nouveau décor. Les cabines de ce navire ont toutes une vue extérieure avec des ouvertures plus ou moins grandes selon la catégorie choisie. Infos : www.rivagesdumonde.be ou au 02-899 84 00 (B2C) ou 02-899 90 40 (B2B) ou par mail à [email protected] |