Quand on sait que si l’on déployait tous les contours sinueux des fjords et des baies du littoral norvégien, on atteindrait une longueur de côte de près de 21.000 kilomètres, la plus belle découverte de ce pays est sans aucun doute celle qu’offre une croisière, surtout si elle se vit dans un navire à taille humaine qui lui permet de suivre les méandres des fjords qui entaillent profondément le littoral. Embarcation immédiate avec Rivages du Monde sur le World Explorer pour 12 jours de voyage dont 9 escales !
Première étape: Bergen.
L’approche de la ville se fait par son archipel qui s’étire tout en longueur et la promenade se prolonge d’îles en îles. Certaines sont couvertes de bois, d’autres, plus petites, abritent une ou deux maisonnettes, peintes de couleurs vives, fièrement installées sur leur promontoire rocheux. Impossible ne pas se souvenir alors de ces poignées d’hommes intrépides, les Vikings, qui surgissaient dans la nuit claire pour arraisonner un bateau marchand de passage et le mettre à sac avant de disparaître comme ils étaient venus derrière un îlot qui les dérobait à la vue de leurs victimes.
Quand enfin, on pénètre dans le port intérieur de la ville hanté par les souvenirs des marchands de la Hanse, on ne s’étonne plus de remonter encore le temps en abordant la jetée, le Bryggen. Ce quai de commerce est resté tel qu’il était autrefois et il a d’ailleurs sa place dans la liste des lieux préservés de par le monde par l’Unesco comme témoignage de notre héritage culturel mondial.
A Bergen, berceau de la météorologie, il bruine, il pleuvine, il pleut souvent. Il est vrai que la ville se recroqueville entre sept collines sur lesquelles s’écrasent les nuages, qu’ils viennent du Nord, de l’Ouest ou du Sud. On n’échappe rarement au crachin mais l’ambiance presque méditerranéenne de la vieille ville surprend et ravit tout un chacun invité à flâner. La vieille ville se resserre autour du port et de la jetée le long de laquelle s’alignent de jolies maisons en bois colorées à pignons triangulaires derrière lesquelles on se perd dans un lacis de ruelles, d’impasses et de galeries.
Plus loin c’est le marché aux poissons où il est possible de déguster d’alléchants produits de la mer préparés sur place : crustacés, harengs, saumons, caviar à base d’œufs de saumon qui sont autant de grosses perles roses qui explosent dans la bouche en délivrant un délicieux jus parfumé.
Parce qu’il lui a fallu s’étendre, la ville s’est agrippée aux pentes escarpées des collines qui l’enserrent. Il faut prendre le funiculaire qui grimpe jusqu’à près de trois cents mètres sur le Floyen. De là-haut, Bergen s’offre tout en contrastes : jardins suspendus et bras de mer creusant le port, troupe de mâts voisinant les toitures rouges, cité moderne lovée dans un écrin de verdure.
Une croisière ferroviaire à Flåm
Un fjord est un mot norvégien qui désigne ces bras de mer allongés qui incisent la terre en dessinant des vallées creusées par les glaciers il y a près de dix mille ans à la fin de la dernière glaciation. Le Sognefjord est sans conteste le plus long (203 km) et le plus profond (1308 m) des fjords norvégiens, ce qui lui vaut des parois abruptes de plus de mille mètres au-dessus de l’eau, de quoi offrir un extraordinaire défilé tout au long de la croisière jusque Flåm en bordure de l’Aurlandsfjord, une branche du Sognefjord. Cette jolie petite bourgade se présente comme une station touristique avec ses auberges traditionnelles, ses boutiques de souvenirs et ses restaurants, tous regroupés autour d’une gare.
La ligne ferroviaire, le Flamsbana, a été inaugurée en 1944 pour permettre de relier la ligne Oslo-Bergen qui passe par Myrdal, à quelque 866 m d’altitude avec 55% de dénivelé. Il fallut 20 ans de travaux pour percer une vingtaine de tunnels, la plupart creusés à la main, sur une vingtaine de kilomètres, le tout pour la modique somme de 20 millions de NOK. C’est pourquoi les Norvégiens la surnomme affectueusement la « twenty line » d’autant qu’elle a permis de désenclaver le village isolé du reste du pays.
Il faut compter 50 minutes de voyage pour parcourir les 20 km de ligne et l’expérience est inoubliable car elle offre des perspectives inattendues sur le fjord et sur les cascades, elle parcourt des vallons émaillés de fermettes et de prairies et elle côtoie quelques vertigineux à-pics. Le retour se fait le plus souvent en vélo ou à pied le long de l’ancienne route des cheminots, la Rallarvegen, un sentier caillouteux bien balisé qui commence par une descente abrupte avec 21 virages serrés avant de s’enfoncer dans un décor bucolique de prairies fleuries au pied de parois rocheuses lézardées par des cascades qui alimentent une rivière.
Olden, la route des glaciers.
Le Nordfjord, un des plus beaux fjords de Norvège, s’étire sur une centaine de kilomètres en multipliant les fjords secondaires plus étroits et finalement débouche au pied de deux hameaux voisins, Olden et Loen, portes d’accès à une vallée spectaculaire qui remonte vers le glacier de Jostedal.
Au-delà de Loen s’étend son lac, riche en truites, bordé de falaises abruptes couvertes de bois de sapins et de bouleaux. Quelques avancées douces sur l’eau permettent que s’y cache entre les arbres l’une ou l’autre résidence de vacances, des cabanons chapeautés d’un toit végétal à la mode viking, le plus souvent uniquement accessibles en barque. Magie ineffable de la balade en bateau silencieux sur cette vaste étendue d’un vert turquoise, couleur qui s’explique par la quantité de sédiments minéraux transportés par les cascades qui se déversent dans l’eau.
Une sombre tragédie a endeuillé la région en 1905 et en 1936, quand un pan de la montagne s’est décroché et est tombé dans le lac, soulevant une énorme houle qui a dévasté les entités de Nesdal et de Bodal, tuant plusieurs dizaines de personnes. En levant le nez, on devine déjà les langues glaciaires qui surplombent le site, entourées de torrents creusés dans la roche.
Au terme de la balade, un court trajet en bus conduit à un sentier balisé qui mène au glacier de Kjenndal en une dizaine de minutes. Ici, on se sent le cœur un peu oppressé par le grand silence de la solitude, malgré le fracas des cascades qui dévalent de la falaise. Dire que nous ne sommes qu’à 550 mètres au-dessus du niveau de la mer, à deux heures à peine du port maritime de Maloy avec ses rafales de vent et ses odeurs de varech!
Rien n’est plus fascinant que d’approcher d’aussi près cette grande cascade de glace figée dans son élan et dans laquelle se devinent des crevasses profondes et bleutées où s’engouffre la lumière scintillante du soleil. Chacun puise ici une énergie et une humilité qu’il n’imaginait pas dans cette immense réserve de liberté brute qu’offre la proximité du glacier.
Le fjord de Geiranger, au bout du Stortfjord
Avec ses 110 kilomètres de long, le Stortfjord a tout d’un lierre tortueux dont les branches se multiplient. L’une d’elles, la plus célèbre, mérite son nom de « perle des fjords », le Geirangerfjord, une destination phare en Norvège inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Sur une vingtaine de kilomètres, il étire ses eaux sombres entre des parois rocheuses qui culminent jusqu’à 1.200 mètres d’altitude.
De nombreuses cascades grossies par la fonte des neiges dégringolent des falaises abruptes qui semblent se mirer dans les eaux paisibles telles les Sept Sœurs et en face d’elles, le Soupirant éternel qui noya son chagrin dans l’alcool si bien que la cascade en se séparant en deux autour d’un rocher esquisse de fait une bouteille de vin. Quelques taches émeraude émaillent le rocher, ce sont les jardinets qui autrefois ceinturaient les chaumières des éleveurs dont la plupart sont abandonnées aujourd’hui mais restaurées en lieux de vacances.
On raconte encore que les fermiers n’hésitaient pas à attacher leurs jeunes enfants par une longue laisse à un pieu fiché dans le sol pour prévenir leurs chutes le long de la falaise rocheuse.
L’arrière-cour du village de Geiranger blotti sous un demi-cercle de montagnes est tout aussi majestueuse. Vingt minutes de marche suffisent pour atteindre le point de vue du Norwegian Fjord Centre, un centre d’expositions intéressantes toutes liées à la région. De là-haut, on se sent étreint par un sentiment d’éternité face au panorama déployé sur le village surmonté par une petite église en bois octogonale, sur les eaux paisibles du fjord et sur les alpages parsemés de moutons. Même le paquebot évoque un bel oiseau blanc posé sur le fjord serti dans un écrin montagneux.
Quand on parcourt la route des Aigles qui grimpe sur 8 kilomètres à 620 mètres d’altitude en multipliant les virages en épingles à cheveux, on découvre la courbe gracieuse en forme de S entre deux murs presque verticaux que dessine le fjord à l’arrivée au village de Geiranger. Plus haut, la route sinueuse s’enfonce entre des hameaux bucoliques posés au bord de petits lacs miroitants qui mènent à des fermes d’alpage où la traite quotidienne permet de fabriquer un fromage brun au goût de caramel.
Quelques cabanes rustiques servent de résidences d’été. Il faut dire que le Norvégien adore s’isoler le temps d’un week-end, au cœur de la nature, dans une « hytte », petit chalet en bois, où la douce lumière des chandelles remplace l’électricité, où le repas mijote dans une marmite accrochée dans l’âtre, où l’eau va se puiser dans le torrent proche. Le bonheur dans son expression la plus authentique !
La formule de Rivages du Monde. L’expertise de Rivages du Monde, le spécialiste français de croisières culturelles fluviales et maritimes depuis 20 ans est indéniable. Le départ de cette croisière se fait depuis Zeebruges port d’embarcation et le retour par avion depuis Tromso. Le tout nouveau navire d’expédition World Explorer est équipé des technologies les plus modernes pour offrir des conditions de navigation optimales. Soucieux de l’environnement, spacieux et convivial, ce bateau à taille humaine qui accueille au maximum 180 passagers s’avère idéal pour voguer dans les fjords. En effet comme il peut aisément effectuer un demi-tour sur lui-même, il peut s’engager dans la plupart des fjords. Ce n’est pas le cas des grands paquebots dont les passagers sont obligés alors de parcourir de longues distances en bus pour atteindre le but de leurs excursions tandis que les croisiéristes du World Explorer plongent immédiatement dans leur nouveau décor. Les cabines de ce navire ont toutes une vue extérieure avec des ouvertures plus ou moins grandes selon la catégorie choisie. En ce qui concerne les excursions, s’il est aisé de découvrir par soi-même une ville comme Bergen d’autant que l’office de tourisme se trouve sur les quais du vieux port, il ne faut pas hésiter à acheter l’une ou l’autre excursion proposée. C’est la seule façon de pouvoir s’offrir une escapade dans l’arrière-pays ou sur les hauteurs des fjords, à la découverte d’alpages ou de langues glaciaires. Infos : www.rivagesdumonde.be ou au 02-899 84 00 (B2C) ou 02-899 90 40 (B2B) ou par mail à [email protected] |