Les historiens ont remarqué de longue date que les pays avec une population âgée étaient rarement des pays révolutionnaires. D’autres pensent que le climat joue aussi un rôle : comme le disait je ne sais plus quel écrivain, la pluie est contre-révolutionnaire.
On pourrait aussi ajouter qu’aujourd’hui la pandémie, et singulièrement le variant Omicron, tétanise nos citoyens et détourne toute leur attention sur les CODECO. Franchement, je ne vois pas d’autres raisons que celles-là pour expliquer la passivité de nos concitoyens à l’égard de la hausse de leur facture énergétique.
Pourtant en 2022, beaucoup de familles vont la trouver très saumâtre. Il faut le dire et le répéter, il y a une vraie crise de l’énergie aujourd’hui. Les économistes ont beau dire que c’est passager, les citoyens et les entreprises voient que cette crise soi-disant temporaire s’installe dans la durée.
Si le pétrole reste scotché à un niveau élevé, le gaz voit lui ses cours exploser avec notre facture d’électricité qui suit exactement la même courbe. La faute à qui cette hausse du prix du gaz ? D’abord, à une bonne nouvelle, c.-à-d. la reprise économique en Europe.
Ensuite, il y a l’hiver et puis, il y a aussi la Russie, qui je le rappelle nous livre un tiers de notre gaz. Officiellement, la Russie a baissé ses livraisons à cause de la vague de froid qui sévit en Russie. Bref, les Russes se livrent en premier nous dit-on, mais en réalité, l’Europe paie surtout sa politique en Ukraine.
Par ailleurs, nous découvrons aussi à travers cette explosion de notre facture énergétique que nous avons mal préparé notre transition énergétique et surtout que c’était la grande omerta sur les conséquences négatives de cette transition. On nous a fait croire qu’elle serait heureuse et qu’elle se déroulerait sans à coup. C’est hélas faux. La crise actuelle a créé un risque de black-out, ce qui est quand même un recul de notre confort et un stress inutile dont on se serait bien passé en cette période de pandémie.
Ce qu’on découvre aussi, et dont on ne nous a pas parlé, c’est que la transition énergétique va aussi consommer énormément d’espace, trop d’espace même. La preuve, la nouvelle coalition allemande au pouvoir a annoncé qu’elle allait consacrer 2% de la surface du territoire allemand aux parcs éoliens.
En clair, les énergies renouvelables exigent beaucoup d’espace. Comme le faisait remarquer Le Figaro, depuis la fin des mines de charbon et l’enfouissement des lignes électriques, nous l’avons oublié, mais notre système de production de l’énergie était presque invisible (…).
En effet, le pétrole et le gaz sont extraits à l’étranger et la production d’électricité restait concentrée sur quelques points du territoire national. Or, on le voit bien, la transition énergétique est en train de tout changer. Le débat entre les pros et antinucléaires n’en est donc qu’à ses débuts, c’est une évidence.