Nous ne parlons pas ici des jeunes clients potentiels, mais bien de ceux qui font des études dans le domaine du Tourisme. Notre expérience personnelle se limite à l’Institut Charles Péguy, mais il y a fort à parier que c’est pareil dans toutes les écoles de tourisme.
C’est surtout à l’occasion des travaux de fin d’études que l’on se rend compte des préoccupations de la génération qui, très bientôt, sera dans nos agences de voyages, chez nos TO, et dans bien d’autres domaines du voyage comme l’aérien ou les croisières, entre autres.
Cela fait maintenant environ 4 ans que l’on peut constater un changement de cap dans l’intérêt des jeunes. Et ce changement porte vers deux domaines bien distincts : la préoccupation environnementale, et l’utilisation des nouvelles technologies. Aussi bien dans l’un que dans l’autre de ces domaines, il y a une vraie réflexion de fond qui s’engage dans la génération montante.
Nous nous souvenons d’une étudiante en stage en Corse, qui avait beaucoup de mal à « devoir » programmer des événements en quad ou en hors-bord, engins très bruyants et destructeurs sur leur passage. Et nous trouvions que cette préoccupation était interpellante : faire ce que le patron exige, ou agir selon ma conscience ?
De plus en plus de mémoires portent sur les préoccupations environnementales : la pollution des océans, la consommation d’eau dans les « resorts », l’isolement programmé des « all in », le manque de respect vis-à-vis des habitudes locales, le dédain envers les populations, les beuveries organisées dans des quartiers autrefois paisibles des Baléares, pour ne citer que quelques exemples.
Il n’y a pas si longtemps, les sujets de mémoire portaient sur des destinations à découvrir. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et malgré des commentaires hargneux que nous recevons parfois de certains lecteurs, cette évolution est due aussi à la façon dont les profs (et nous en sommes) présentent le monde du tourisme, en poussant les jeunes à une réflexion plus profonde, plus éthique en tout cas.
Pour les nouvelles technologies, on voit se creuser le fossé entre générations. Les jeunes dans ce cas se posent beaucoup moins de questions éthiques que leurs aînés, par exemple sur la 5G. Ils acceptent (parfois sans trop réfléchir) les avancées technologiques comme inéluctables et très positives.
Nous venons de lire un mémoire où les toutes dernières nouveautés technologiques sont présentées comme quasiment indispensables dans les agences du futur proche, sous peine de disparition. Il s’agit évidemment de l’IA, mais aussi des hologrammes, de la réalité augmentée, et de bien d’autres choses encore.
Ceci devrait encourager les actuels responsables d’agences et de TO à faire confiance à cette jeune génération, à l’engager même, parce que son apport peut être vraiment très novateur, il peut faire la différence. Il faut en tout cas y réfléchir.
Cela confirme mon impression vis-à-vis des jeunes! Ils sont très sensibles à la durabilité. C’est à nous de donner les clés pour les accompagner