Les élections régionales en France, première destination touristique mondiale et a fortiori de ses voisins belges, devaient aussi être un test de popularité pour les probables candidats aux présidentielles, qui auront lieu dans un an. Le moins que l’on puisse dire est qu’on a été servi.
Certes, un deuxième tour doit encore avoir lieu, mais le premier apporte déjà des enseignements édifiants. Sur l’abstention, d’abord : profite-t-elle aux partis traditionnels ou extrémistes ? Roland Cayrol, éminent politologue, reconnaissait y a quelques jours qu’on n’en savait finalement rien. Maintenant, on sait !
On a assez disserté sur le très mauvais score du Rassemblement National, mais on a peu parlé de La France Insoumise et des particules d’extrême gauche, qui ont subi le même sort. A force de vilipender la « classe politique », Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont sans doute eux-mêmes accentué son rejet par les deux tiers de la population. C’est grave pour la démocratie, mais sans conséquence pour la République.
Au moins, le spectre d’une France dirigée par une femme inspirée par les délires du Troisième Reich s’éloigne-t-il, et c’est tant mieux : on peut parier qu’au lendemain de son élection, la France descendrait dans la rue et toutes les entreprises publiques se mettraient en grève. Et tout ça n’est pas bon pour le tourisme.
Où passer ses vacances en France ?
Ces élections, régionales mais aussi, on l’oublie, départementales sont en train de redessiner la carte de France. Pas au point de la bouleverser, mais suffisamment pour donner une idée de la sociologie politique des terroirs. Plusieurs journaux ont publié, et publieront, des cartes éloquentes : quels seront les territoires dirigés par quelles forces politiques ?
A cet égard, elles donneront à ceux qui y sont sensibles une indication utile en réponse à la question : où passer ses vacances en France ces cinq prochaines années ? Si on est plutôt à gauche, mieux vaut se rendre dans le sud-ouest, on encore en Bretagne, par exemple, plutôt qu’à la côte d’azur, où un électeur sur deux vote à l’extrême droite…
L’expérience paie
Un autre enseignement de ces élections est que c’est l’expérience qui paie. Et quelle est l’expérience des Verts, qui continuent à polluer le débat politique. Nulle, évidemment. Les Français ne sont non plus pas prêts à accorder leur confiance aux « petits jeunes » issus de la macronie, dont plus d’un quart a déjà jeté son mandat aux orties. Ni à la vieille garde socialiste ou apparentée, définitivement écartée, devenue inaudible et donc inutile.
Dans ce contexte, la candidature de Xavier Bertrand, qui sera réélu président de la région des Hauts de France, est à prendre de plus en plus au sérieux. Au chapitre de l’expérience, il suffit de voir les progrès de sa région, grâce aux investissements qui y ont été réalisés, et qui ont réussi — ne serait-ce que par le changement de nom — à nettoyer l’image trop souvent désastreuse qu’avait le Nord-Pas de Calais.
Mais on aura l’occasion d’en reparler.