AGV France: une épée de Damoclés de 900 millions d’euros…

L’Association Profession de Solidarité du Tourisme (l’équivalent du Fonds de Garantie Voyages en Belgique – ndlr) qui garantit financièrement 3 agences de voyages sur 4 en France, anticipe une possible vague de demandes de remboursement des avoirs inutilisés par les particuliers. L’APST l’estime à…900 M€ !!!

Dans un article du « Parisien » ce jeudi, Cédric Dugardin, manager de transition à l’association estimait que, début avril, environ 900 M€ d’avoirs étaient encore dans la nature. Environ un tiers devraient être utilisés dans les prochains mois, selon les prévisions de l’APST.

« Le risque, c’est que des opérateurs de tourisme en difficulté ne puissent pas être en capacité de rembourser. Cela pourrait entraîner des faillites, que nous devrions prendre en charge en tant que réassureur de ces sociétés. », explique Cédric Dugardin.

L’association, qui compte 3.400 adhérents, estime le risque de faillite à environ 20 %, contre moins d’1 % dans une année normale. Et selon l’APST, les agences ont consommé tout ou partie de ces avoirs pour payer leurs charges courantes ou sont sous perfusion de l’État…

80 M€ de prise en charge

Après une analyse poussée des comptes des petites et moyennes agences, l’APST évalue le risque à environ 80 millions d’euros de prise en charge en cas de défaillance de ses adhérents. Problème, l’association n’en a pas les moyens. « Chaque année, nous remboursons entre 3 et 8 millions d’euros. La législation européenne impose que la garantie soit illimitée, nous ne pouvons pas imposer de plafond, donc nous cherchons des solutions. C’est un effet domino: si les opérateurs de tourisme s’écroulent, l’APST aussi, et l’État devra intervenir », explique Cédric Dugardin au journal français…

Afin de se prévenir de la catastrophe (annoncée ?), l’APST a proposé au ministère de l’économie et des finances (Bercy – ndlr) de créer un «fonds de garantie public» comme le font déjà l’Allemagne, le Danemark ou encore les Pays-Bas. L’idée de financement est simple. Celui-ci serait alimenté par une cotisation d’environ 5 € et payée par les particuliers à chaque réservation de voyage. « Cela nous permettrait de nous soutenir en cas de gros choc », explique Cédric Dugardin. En attendant, « ce fonds pourrait débuter par un prêt de 50 millions d’euros de l’État, qui serait remboursé par les cotisations des voyageurs dans les trois prochaines années. »

« Inenvisageable », rétorque-t-on à Bercy. « Il n’y aura pas de mécanisme fiscal. La priorité, c’est que les agences de voyages soient en capacité de rembourser, et tenir leurs engagements. Si le tourisme repart, de fait, le risque qui pèse sur l’APST diminuera. » CQFD !!!

(Avec Le Parisien)

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