Il y a plusieurs années, ici même, j’avais égratigné le Centre géographique de la Belgique, me moquant gentiment de ce monument un peu… décevant au premier regard. Je voudrais revenir sur le sujet, dans le cadre d’une promenade en Brabant Wallon, puisque beaucoup d’entre nous n’iront pas beaucoup plus loin durant ces mois d’été.
L’échevin du tourisme de la commune de Walhain n’avait pas apprécié mes commentaires, et il avait raison. Je n’avais pour ma part pas cherché plus loin, par exemple le nom de celui qui avait conçu le monument.
Or en me renseignant, j’ai pu apprendre qu’il était l’œuvre d’un architecte local du nom de Bernard Defrenne, et qu’il avait mis dans son œuvre -selon le budget qui lui avait été alloué- quelques symboles qu’à l’époque, je n’avais pas vu.
Je suis donc retourné sur les lieux, à Nil-Saint-Martin, commune de Walhain. Je suis repassé par la Place du Tram, où jadis un tramway vicinal arrivait : peut-être la ligne 326, qui reliait Dongelberg à Gembloux ?
J’ai parcouru les 300m de chemin, tourné à droite, et j’ai revu le monument. Plusieurs symboles sont pourtant évidents : une base en pavés en forme de calotte suggère la rotondité de la terre. Trois colonnes d’acier peuvent faire songer aux trois régions du pays comme à ses trois langues nationales et ses trois communautés.
Les colonnes se rejoignent vers le haut grâce à une structure pyramidale légère, suggérant sans doute l’union toujours possible dans une État fédéral, et la fragilité de cette union.
Au sommet de la pyramide ouverte, un gnomon de métal nous rappelle que nous sommes bien devant un assemblage de mesure géophysique et astronomique, exactement à 50° 38’ 28‘’ de latitude nord, et 04° 40’ 05’’ de longitude est. Merci le GPS.
J’en ai profité pour revenir explorer une région que j’ai habitée il y a 45 ans. A quelques encablures se trouve le moulin du Tiège, le plus beau sans doute du Brabant Wallon, et le nom de l’architecte cité plus haut m’a remis en mémoire le moulin Defrenne, à Petit-Leez, à six kilomètres à vol d’oiseau… mais en province de Namur déjà.
Le château-fort de Walhain, dans le centre de la localité, montre encore ses ruines. Et au sud-ouest, la ferme Marette (photo ci-dessus) rappelle que Grouchy s’y est arrêté avec toutes ses troupes, le 15 Juin 1815, alors que l’Empereur l’attendait sur le champ de bataille. Il n’y avait pas de téléphone portable à l’époque.
Allez donc vous balader dans la vallée du Nil, petit ruisseau homonyme du grand fleuve, qui porte ce nom sur une partie de son parcours et qui s’appelle Hain sur une autre partie. Les villages sont sympathiques et verdoyants, et vous aurez l’agréable sensation d’être juste au centre du pays, un endroit absolument unique !