En octobre prochain, le 2ème aéroport du pays disposera d’une piste flambante neuve de 3.200 m. Aujourd’hui, et la pandémie n’a pas facilité les choses, mais aucun nouveau client n’a été identifié pour valoriser cet investissement…
Travaux inutiles ou géniale intuition ?
Le consortium d’entreprises publiques, purement hennuyères, de Binche (Wanty) et de Mouscron (TRBA) est en pleine activité sur le site de Charleroi Airport.
Depuis janvier 2019, cette association momentanée réalise, pour compte de la Sowaer (La Wallonie), un allongement de piste de 650 m, avec une série de lourds travaux annexes.
Si on parlait à l’origine d’un investissement contenu à 30 millions EUR, on est aujourd’hui à….42 M€ compte tenu de l’assainissement, non budgété initialement, d’une ancienne décharge redécouverte sur le site !
Quarante travailleurs au quotidien
La cadence est très soutenue ces derniers mois, ce qu’a pu contaster ce jeudi le ministre wallon Crucke (MR), en charge des aéroports. En moyenne et pour les deux sociétés adjudicataires, c’est une quarantaine de travailleurs qui sont mobilisés chaque jour pour ce gigantesque chantier.
Plus de 70.000 m² de surfaces seront revêtues avec quelque 115.000 tonnes de matériaux. Deux nouvelles bretelles d’accès à la piste allongée ont été aménagées ainsi qu’une aire de dégivrage.
Un énorme bassin d’orage (5.600 m3 de rétention) a également dû étre creusé.
Air Belgium… et puis rien !
Bref, Charleroi Airport disposera dans quelques mois d’un nouvel et superbe atout pour se vendre sur le marché international et attirer donc ainsi, beaucoup plus facilement, des compagnies intercontinentales.
Tout bénéfice déjà pour la néo-compagnie Air Belgium dont les deux avions qui lui restent (sur quatre) devraient rapidement redécoller de Charleroi (et de Bruxelles ?) pour les Antilles.
Pour le reste, Philippe Verdonck, CEO de Charleroi Airport, ne peut rien annoncer de concret. « La pandémie nous empêche de conclure des accords qui doivent se négocier en face to face » justifie-t-il.
Bref, il faudra encore patienter pour connaître le nom des nouvelles compagnies susceptibles de profiter, sur des distances trans-continentales, de la piste allongée !
Espoirs marocains
Aujourd’hui , l’aéroport carolo tourne en moyenne à quelque 10 vols par jour contre une septantaine à cette époque en période hors-pandémie ! Destinations principales : le Portugal, les îles Canaries et la Grèce.
Un léger frémissement pourrait être observé dans les semaines qui viennent, notamment avec la réouverture très attendue des aéroports marocains.
Ryanair et Wizz Air au bassinet ?
Jean-Luc Crucke, comme le CEO Filip Verdonck, nous assurent que des négociations sont positivement engagées avec la low cost Ryanair (plus de 80% du business à Charleroi !) pour faire passer une augmentation des taxes et redevances.
Notons aussi que la low cost hongroise Wizz Air n’a toujours pas officiellement décidé d’implanter une nouvelle base à Charleroi.
Deux éléments intégrés dans le plan financier de redressement de l’aéroport régional qui, rappelons-le, a perdu des dizaines de millions l’an dernier !
Rendez-vous en juin
Le mois prochain lors de son assemblée générale, le conseil d’administration de Charleroi Airport sera renouvelé « pour y mettre des professionnels » insiste Crucke !
Le plan de redéploiement concocté par des experts conduits par Gilles Samyn (futur président du CA ? ) sera aussi présenté à cette occasion. Le ministre se réjouit aussi de la « bonne entente restaurée » entre les actionnaires publics et privés, l’italien SAVE devant, à la faveur de cette AG, grimper à un peu moins de 50% du capital.
Bref, de nouvelles bases , assainies, pour repositionner l’aéroport carolo et restaurer également, dès 2022, les grands équilibres financiers de cette plate-forme aéroportuaire