Quand dans la deuxième moitié du 20e siècle, l’ONU « exigea » de tous les pays coloniaux une rapide décolonisation, des référendums furent organisés un peu partout, soit pour accorder une « autodétermination » (voie progressive), soit carrément l’indépendance (voie rapide).
C’est aussi ce qu’il s’est passé dans l’archipel des Comores, au Nord de Madagascar : en 1974, le référendum eut un résultat sans appel : une écrasante majorité avait voté pour l’indépendance à l’égard de la France. Sauf que… Une seule île, Mayotte, avait une majorité différente des autres.
Mais qu’à cela ne tienne, les Comores déclarent leur indépendance en 1975, pour l’ensemble de l’archipel (quatre îles), sans tenir compte du vote de Mayotte puisque cela aurait remis en cause le sacro-saint principe de l’intégrité du territoire. Un principe édicté par l’ONU qui voulait de la sorte éviter un morcellement dans toute l’Afrique, sur des bases ethniques ou linguistiques, qui aurait pu provoquer le chaos.
La France accorda donc l’indépendance aux Comores… sauf à Mayotte, qu’elle garda. Ce fut un tollé dans le monde, et pour assurer sa mainmise, la France organisa un nouveau référendum sur Mayotte, et une nouvelle fois, l’île choisit de rester française. L’ONU rejeta ce résultat contraire, dit-elle, au droit international, mais la France ne céda pas. Aujourd’hui, Mayotte est un département français, intégré dans l’Union Européenne.
La population de Mayotte est en expansion constante, avec un peu plus de 260.000 habitants appelés les Mahorais, qui se répartissent essentiellement sur Grande Terre, et un peu sur Petite Terre, les quatre autres îlots sont soit minuscules, soit sous statut de réserve naturelle, et un seul des quatre est habité par quelques pêcheurs.
Le climat de Mayotte est chaud et humide. Durant notre hiver, c’est la saison des pluies, avec même une mousson tropicale au cœur de la saison. Durant la saison dite sèche, il fait un peu plus frais et il pleut un peu moins.
Mayotte aurait pu être un paradis pour les amoureux de la nature, avec une ancienne forêt primaire et plus de 1000 espèces vivantes dont la plupart est indigène. Mais hélas, la forêt primaire et ses lémuriens ne recouvre plus que 5% du territoire ; l’agriculture a évidemment ses raisons d’être, mais elle a fait d’énormes dégâts.
Le transport n’est pas facile à Mayotte. Il existe une route qui fait le tour de l’île, et elle est encombrée de milliers de véhicules, une circulation qui fait parfois penser à celle des villes indiennes. L’aéroport est évidemment la voie d’accès principale pour le visiteur étranger, surtout que les ports ne sont pas très développés et pas toujours faciles d’accès.
Il y a autour de Mayotte une superbe barrière coralienne, et les eaux environnant l’île sont exceptionnelles de biodiversité. Des tortues marines, des bancs énormes de dauphins, quasi toutes les espèces de mammifères marins sont représentées, et de nombreuses baleines viennent accoucher dans les eaux claires proches du lagon.
Tout ceci est fortement menacé, sur terre comme sur mer, par la surpopulation (dont l’immigration massive de Comoriens), par le braconnage, la pêche dans des zones interdites, les techniques ancestrales destructrices comme le brûlis, etc. Le gouvernement français y est sensible, mais obligé de s’en remettre le plus souvent aux autorités locales, qui sont à 8.000 km de Paris !
La délinquance est présente un peu partout, hélas pour les touristes. Ces derniers arrivent au nombre de 70.000 par an, surtout depuis que des vols directs existent en provenance de France. Ces touristes sont surtout des randonneurs, des plongeurs, des amateurs de plages et de nature.
On parle français sur l’île, langue officielle, et la religion est l’islam. Le tourisme n’y est pas développé comme à la Réunion ou à Zanzibar, l’offre hôtelière est limitée ; pourtant le plus grand lagon du monde vaut la peine d’être visité, et c’est vraiment facile au départ de Paris.