La Wallonie a un plan ! Elle veut se redresser et a donc intitulé son plan de relance Get Up Wallonia. Le plan en question, ou plutôt le dossier de 400 pages qui lui sert de base, a mis un an pour sortir de terre, mais bon, on ne va pas bouder son plaisir, d’autant qu’on attend toujours celui de Bruxelles.
Au-delà des 51 mesures recommandées par les experts pour redresser la Wallonie, ce qui m’a le plus frappé, c’est une phrase, une seule, d’Elio Di Rupo, le ministre président qui dit en substance que « tous ces projets du gouvernement ne suffiront pas. Il faudra aussi le volontarisme et le soutien de tous ceux qui opèrent sur le terrain wallon, les patrons, les syndicats et le monde de l’éducation ». J’ai adoré car il a mille fois raison et chapeau d’avoir osé le dire !
L’argent qu’il vienne de l’Europe, de l’État ou de la Région, n’est pas une baguette magique. Si vous en doutez, regardez simplement le plan de relance fédéral de 5,9 milliards d’euros. Cet argent viendra de l’Europe, et vous savez quoi ? Le bureau du plan a calculé que ces 5,9 milliards d’euros octroyés à la Belgique vont créer… 3.900 emplois. Oui, vous avez bien entendu : 5,9 milliards d’euros pour 3.900 emplois!
Ce n’est pas énorme en effet même si ce plan est bien entendu utile. Cela veut dire quoi ? Elio Di Rupo ne l’a pas formulé aussi brutalement que moi, mais que l’on soit Bruxellois ou Wallon, notre avenir ne passera pas par les jupes de l’État, mais viendra de nos initiatives privées cumulées.
Avant même la pandémie, l’État était déjà présent à tous les étages de nos vies. Depuis des décennies, et quelque que soit les couleurs politiques qui se succèdent au gouvernement, ce n’est pas compliqué, en Belgique, c’est toujours une coalition : donc quelque que soit la couleur politique, le vrai patron, c’est l’État nounou.
Pour l’essayiste Mathieu Laine, je le cite : « la politique est devenue une affaire de mère – une mère en apparence aimante, mue par de bons sentiments, de nobles ambitions – mais une mère étouffante, assassine de la moindre parcelle de notre liberté, refusant de voir grandir ses petits et asséchant à petit feu notre esprit de responsabilité – une mère obèse qui, pour financer sa généreuse protection, nous prélève et nous endette toujours davantage ». Et Mathieu Laine ajoute : « à force de refuser de donner des ailes à ses petits, la société qu’elle engendre devient victimaires, plaintive et geignarde ».
Bien entendu, personne n’est obligé d’être d’accord avec la description de Mathieu Laine, mais il faut être lucide : l’Etat et nos Régions sont endettés jusqu’au cou avec cette pandémie. Donc la solution du redressement viendra surtout de nous car nos gouvernements n’auront plus un rond en poche.
Qu’on le veuille ou pas, nous devrons quitter le parc à bébé dans lequel nous avons été placé et nous devrons apprendre à marcher tous seuls. Bien sûr, on tombera de temps en temps, mais n’est-ce pas comme cela que nous avons appris à marcher ?