Qui peut encore croire que TUI continuera longtemps à travailler avec les agences de voyage ? Le groupe ne fait plus mystère de sa volonté de se concentrer sur la vente directe tout en continuant à sabrer dans ses filiales. Rien qu’en France, TUI avait licencié l’an dernier un tiers de son personnel, avec la fermeture de 166 agences.
Il y a quelques semaines à peine, le groupe allemand a revendu les deux tiers de ses agences de voyage françaises. Aujourd’hui, c’est au Royaume Uni que le voyagiste allemand taille dans ses coûts : TUI est sur le point d’y fermer 48 autres agences et de supprimer plus de 250 emplois.
Bien évidemment, on peut comprendre que la « stratégie » — il n’en a jamais eu — de TUI est désormais dictée par les banques, qui maintiennent à bout de bras ce qui fut un géant de l’industrie touristique afin, si possible, de lui éviter la faillite. Il est clair que, sans l’accord de son principal actionnaire, le milliardaire russe Alexey Mordashov, qui en détient près de 25 %, ce serait chose faite depuis longtemps.
Car le groupe, comme tout le monde, subit de plein fouet les conséquences de la crise du Covid : pourquoi en serait-il autrement ? Les revenus des trois derniers mois de 2020 sont passés de 3,86 milliards d’euros à 468,1 millions d’euros, soit un effondrement de 87,8%, un profit évidemment négatif et un déficit qui se creuse, inexorablement. Le groupe affirme cependant que 2,8 millions de clients auraient déjà réservé leurs vacances. Impossible à vérifier, évidemment.
Quoi qu’il en soit, on risque fort de voir se reproduire un scénario à la Thomas Cook. Pourvu que cela n’arrive pas pendant les vacances : le Fonds de Garantie, qui n’en a pas vraiment besoin, serait encore sollicité.
On ne peut donc que conseiller aux vacanciers d’être prudents… et au personnel, de se trouver un autre job, même si ce n’est pas non plus le moment. Quelques-uns l’ont déjà compris.