L’Ossétie du Sud-Alanie, est une dissidence de la Géorgie qui s’est proclamée indépendante en 1992, première étape vers une réunification souhaitée avec l’Ossétie du Nord, laquelle est restée dans le giron de la Russie.
C’est un territoire dont la superficie correspond plus ou moins à celle d’une province belge, pour seulement 60.000 habitants. Il faut dire que c’est un territoire très montagneux, dans le Caucase, sans agriculture, et donc difficile à vivre.
Les Ossètes se disent descendant des Alains (dont le nom, paraît-il, a la même racine que celle d’Aryens) ; et tout cas leur langue (enfin, disons plutôt le dialecte principal) fait partie du groupe des langues iraniennes. Les Alains, venus d’Asie Centrale, s’y sont fait chasser par les Mongols ou les Khazars turcophones au 7e siècle et se sont réfugiés dans ce pays où personne ne voulait aller les prendre.
La proclamation unilatérale d’indépendance n’a pas fait plaisir à la Géorgie, qui envahit le pays en 2008. La Russie intervient, occupe à son tour le territoire, et finit par reconnaître l’indépendance. Depuis, le statut de cette province est bien incertain : officiellement elle appartient toujours à la Géorgie, mais quand le grand voisin montre les griffes, plus personne n’ose bouger.
Economiquement, c’est un pays très pauvre, dont le PIB total ne dépasse pas les 15 millions de dollars. La seule source de revenus, c’est le péage d’un tunnel qui permet de passer de Russie (Ossétie du Nord, en réalité) à la Géorgie ; mais les candidats au passage ne se bousculent jamais aux entrées.
Le tourisme n’est pas très développé, et pour cause : la Géorgie interdit l’entrée du pays aux étrangers sans autorisation. Mais on sait qu’une autorisation, ça peut se négocier… Et la plupart des visiteurs entre par l’Ossétie du Nord -c’est-à-dire la Russie.
On y vient pour la beauté des paysages et pour l’air pur : il est vrai qu’avec 60.000 habitants et sans aucune industrie, la pollution n’existe pas là-bas. Pour parler de ce qu’il y a à faire ou à voir, nous sommes bien obligés d’étendre le territoire en y incluant l’Ossétie du Nord, puisque le Sud est quasi « terra incognita ».
La ville principale (et capitale) du Nord est Vladikavkaz. Par curiosité, nous sommes allés voir sur Booking.com : étonnamment, il y a quelques bons hôtels (selon toute apparence) dans cette ville, et pas mal de personnes ont laissé des commentaires flatteurs.
Quelques anciens villages valent la peine d’être vus, ainsi que les « villages des morts », qui sont en fait des cimetières dont les tombes sont comme des maisons à deux étages, couvertes d’un toit de lauzes, avec des fenêtres ouvertes à tout vent, pour assurer l’aération. Un proverbe local dit qu’on n’enterre pas un cheval sans son maître, vieille tradition des cavaliers d’Asie Centrale, bien sympathique… pour le cheval.
Côté gastronomie, comme partout dans la région, on trouve les chachliks, ces brochettes de mouton marinées, mais aussi le hatchapuri, des tartes garnies de tout ce qu’on veut ou tout ce qu’on trouve : viande, pommes de terre, betterave, fromage… On boit essentiellement du lait : de vache, de brebis ou de chèvre, ainsi qu’une limonade à l’estragon. Avec un peu d’arak, c’est meilleur.
La ville de Vladikavkaz est sur la voie de la modernité, avec quelques gratte-ciels qui lui donnent des airs de Grozny, la Géorgienne. On peut acheter, dans l’avenue principale, des vêtements de sport, des chaussures de sport, ou alors des vêtements et des chaussures de sport… C’est le goût de tous les jeunes habitants de l’endroit.
Pour résumer : l’Ossétie du Sud est un pays reconnu par la Russie et le Nicaragua, mais il est difficile d’y entrer. Il faut donc lui préférer l’Ossétie du Nord, un oblat (province) russe. C’est en tout cas une destination d’une grande originalité !