Découverte – Destination (28): les Marquises

La Polynésie française compte cinq archipels qui forment chacun une destination à part entière, comme c’est le cas de Fenua Enata, « terre des hommes » en marquisien.

Les ancêtres des quelque 9000 habitants des îles sont probablement arrivés là au 2e siècle avant notre ère en provenance des îles Tonga et Samoa, si l’on en croit les similitudes de langage. Ils ont ensuite continué leur route vers l’île de Pâques, selon la tradition pascuane, et vers Hawaï.

Les îles Marquises avaient été découvertes par un navigateur espagnol dès 1595, suivi presque deux siècles plus tard par le grand explorateur du Pacifique, James Cook. En 1793, un marin français en prend possession et les nomme îles de la Révolution. Il ne devait pas faire spécialement bon y débarquer, parce que ces îles étaient occupées par des tribus assez belliqueuses, et qui surtout pratiquaient l’anthropophagie !

Nuva Hiva Îles Marquises Plage - Photo gratuite sur Pixabay

A l’imitation des Anglais qui utilisaient leurs îles les plus éloignées comme « bagne », la France fit de même et l’île Nuku Hiva devint un lieu de déportation pour les condamnés et leur famille. De nos jours, les Marquises sont partie intégrante du TOM (Territoire d’Outre-Mer) de la Polynésie française, pourtant à 1400 km de Tahiti ; mais dans le Pacifique, la notion des distances est bien différente de la nôtre.

Contrairement à beaucoup d’autres archipels du Pacifique, celui-ci n’est pas coralien, mais volcanique. Les volcans ont dressé des pics montagneux dont certains dépassent les 1000 m, entrecoupés de profondes vallées, et formant des falaises abruptes le long des côtes. La roche volcanique a d’ailleurs été creusée en de nombreux endroits pour y aménager des habitations troglodytiques.

Nuva Hiva Îles Marquises Polynésie - Photo gratuite sur Pixabay

Les îles sont recouvertes de forêt tropicale ou subtropicale ; c’est dire qu’il y pleut assez fréquemment. On y cultive le cocotier, l’arbre à pain, le coton et la vanille.

Il y a quatre aéroports sur l’archipel, desservis par Air Tahiti et Air Archipels. Quelques bateaux aussi assurent les liaisons entre les îles, mais on se rappellera combien Jacques Brel, à la fin de sa vie, se rendit utile avec son petit avion pour faciliter quelques échanges urgents.

Les touristes rapportent souvent les petites statuettes en tou (faux-ébène) ou en acajou du dieu local Tiki. Beaucoup s’y font aussi tatouer selon l’habitude ancestrale des îles. Le tatouage était d’ailleurs obligatoire pour tout qui voulait se marier, et plus largement s’intégrer dans le groupe à la fin de l’adolescence : rite de passage, donc, qui donnait lieu à de grandes réjouissances. Tout le corps était tatoué, selon les critères de beauté locaux, et spécialement les mains et les pieds.

Nuva Hiva Îles Marquises Polynésie - Photo gratuite sur Pixabay

On pourra aussi acheter des tapas : rien à voir avec leur homonyme espagnol, il s’agit ici du tissu traditionnel à motifs géométrique, très semblables à ceux des tatouages.

Les Marquises doivent leur célébrité au fait qu’elles ont été choisies soit comme lieu de visite, soit comme résidence, par bien des personnages célèbres. On a parlé de Brel, mais avant lui le peintre Gaugin y résida au début du 20e siècle et y est enterré, et sa tombe jouxte celle de Brel. Le navigateur norvégien Thor Heyerdahl y a peut-être croisé le Grand Jacques, lui qui fut rendu célèbre par son expédition du Kon Tiki qui apporta la preuve que de longs déplacements à travers l’immensité océane étaient possibles sur des radeaux légers construits avec les plantes des îles pour tout matériau.

On préférera de nos jours un vol vers Tahiti (Papeete), avec Air France ou Frenchbee, seul moyen d’accéder aux Marquises. De là, il faudra choisir entre les îles du Nord et celles du Sud.

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