Le Gouvernement wallon a mis en place jeudi un nouveau plan d’aides pour « soutenir les entreprises et indépendants encore impactés par la crise sanitaire ». Pour ce qui est des agences de voyage, voyagistes, services de réservation et activités connexes, notamment, ce nouveau plan prévoit d’octroyer une indemnité si ces entreprises démontrent une perte de chiffre d’affaires de minimum 50 % sur le 1er trimestre de l’année 2021 par rapport au même trimestre de l’année 2019.
L’indemnité prendra en charge 15 % du chiffre d’affaires correspondant au 1er trimestre 2019. Mais des plafonds sont déterminés en fonction de l’importance de la perte de chiffre d’affaires sur les trois derniers trimestres 2020 et de la taille de l’entreprise selon le nombre d’emplois en Equivalent Temps Plein.
Une limitation dramatique
C’est là où l’Union Professionnelle des Agents de Voyage enrage : ce plafond, estime-t-elle dans une réaction postée sur Facebook, « limite dramatiquement cette aide et ne permettra en aucun cas de rattraper de près ou de loin les aides accordées aux agences situées en Flandre ! »
« Nous remettons la pression sur la région wallonne et bruxelloise dès lundi pour rencontrer les ministres afin d’exprimer le mécontentement, la déception et l’incompréhension du secteur, et de tout tenter pour obtenir davantage », écrit l’UPAV
A noter que le secteur des autocars a fait l’objet d’une attention particulière : une indemnité est prévue pour les PME et indépendants à titre principal exerçant leur activité dans ce secteur, équivalent à 5 % de la valeur d’achat des véhicules immobilisés hors TVA, à condition de démontrer une perte de chiffre d’affaire d’au moins 50 % et avec un plafond de 25 cars par entreprise. Pas sûr que, là non plus, cette limitation permette de compenser les pertes encourues à cause du Covid…
Le choix des électeurs…
Que la Flandre traite mieux ses sujets que la Wallonie, c’est un fait qu’a permis la fédéralisation de la Belgique, qu’ont voulue les électeurs. Que l’Union Européenne ne soit pas compétente en matière de santé, c’est un fait aussi, qu’ont voulu les États membres.
Mais c’est bien mal connaître le monde politique que de croire qu’on peut «mettre la pression» sur lui, surtout en défilant dans les rues… C’est là qu’on voit que les associations professionnelles — en général — ont encore tout à apprendre en matière de lobbying…
Lever les barrières
Simultanément, deux Français, Thierry Masson et Jérémy Michel, conseillers des Français de l’étranger de Belgique, ont lancé une pétition pour la levée de l’interdiction des voyages non-essentiels à destination et à partir de la Belgique. Il faut dire qu’ils prêchent pour leur paroisse : les Français sont les premiers « étrangers » vivant en Belgique (13 %) — et pas tous pour des raisons fiscales… — et qu’en France, le Conseil d’État a suspendu vendredi l’obligation pour les Français de l’étranger (mais pas des Antilles françaises) de faire valoir des « motifs impérieux » pour rentrer en métropole.
Cela étant, on reste sceptique sur les chances de cette pétition d’aboutir, et si le gouvernement fédéral lève les barrières à l’entrée du pays — et donc aussi à la sortie — ce sera davantage grâce au rappel à l’ordre de la Commission Européenne quant au respect de la liberté de déplacement dans l’espace Schengen.