Paul de Saint-Hilaire était un écrivain ésotériste très connu dans les années 70, durant lesquelles il a publié chez Rossel de petits livres toujours tournés vers l’ésotérisme, à moins que ce ne fut vers les plaisirs gastronomiques. Il a écrit et donné des conférences sur la vision symboliste de la Grand Place de Bruxelles, ainsi que des livres tels que La Belgique Mystérieuse.
J’avais envie de rouvrir son Ardenne Mystérieuse, dont je possède un exemplaire numéroté 23 et dédicacé par l’auteur.
Saint-Hilaire se penche tout d’abord sur ce qu’il appelle « les pierres dormantes » dont les légendes sont toujours mêlées à la mythologie propre à la région du cheval Bayard.
C’est évidemment le site de Wéris, sur la commune de Durbuy, qui est, toute proportion gardée, notre « Carnac belge ».
Saint-Hilaire est le premier, je pense, à avoir fait un parallélisme entre la disposition des pierres au sol et celles des étoiles de la Grande Ourse, à moins que ce ne soient les frères Brou. Son itinéraire mégalithique en Ardenne le fait passer par La Roche la bien nommée, Mousny, Bleid, Saint-Mard, Chassepierre, Forrières, Rochefort…
Mais il nous fait connaître aussi le gigantesque chaos d’Altlinster, en Grand-Duché, avec sa « roche des Payens » gravée.
Un autre chapitre est consacré à l’Ardenne des chercheurs d’or !
Eh oui, notre belle région a eu sa ruée vers l’or au 18e siècle, mais l’historien antique Posidonios la nommait déjà Gallia Aurata ! Un itinéraire part d’Amblève (Amel en Allemand), passe par Vielsalm, La Roche à nouveau, Hotton et Vieuville, où subsiste la légende de la Gatte (chèvre) à cornes d’or.
Il y a dans ce petit trésor de livre un chapitre sur l’Ardenne merveilleuse et ensorcelée, où l’on suit les traces de la fée Mélusine jusqu’à Reinhardstein, celle des Templiers, surtout au Grand-Duché, en partant de Vianden (photo ci-dessus) vers Bettendorf, Larochette, Luxembourg, Cattenom, Thionville, Marville, Autelbas, Arlon où, d’après l’auteur, séjourna Jeanne d’Arc.
Vous avez réalisé que l’on a aussi franchi la frontière française. Au Luxembourg, Saint-Hilaire se penche sur les secrets des trois vierges, visibles dans l’église de Troisvierges entourant Marie.
Il nous amène aussi côté français à Avioth et sa « cathédrale des champs » bien trop disproportionnée par rapport à la taille du village (photos ci-dessus et dessous). Elle contient une vierge qui ressuscite les mort-nés ! et aussi une inscription dans une écriture mystérieuse, jamais déchiffrée à ce jour.
Nos Ardennes, au sens large, recèlent une infinité de lieux à découvrir. Et comme elle possède une égale infinité de petits hôtels de charme, de logements à louer, d’étapes gastronomiques qui resteront mémorables : n’hésitez pas, en complément d’un autre voyage que vous ferez dès que ce sera à nouveau permis !