Si vous aimez, comme moi, décrypter l’actualité et tenter de lui donner un peu de sens, avouez que là, franchement, nous sommes gâtés.
Vous avez, tout d’abord, un fait passé presque inaperçu : la Hongrie est devenu le premier pays de l’Union européenne à importer, et donc autoriser, l’usage du vaccin chinois. Pour justifier cette entorse à la cohésion européenne, le premier ministre hongrois, Viktor Orban, a déclaré : « chaque jour que nous passerions à attendre Bruxelles, nous perdrions cent vies hongroises ». Il a même ajouté, « pourquoi devrions-nos penser que les experts européens sont plus intelligents que nous, je fais plus confiance aux experts hongrois ». Fin d’une citation qui fait mal aux Européens convaincus, dont je fais partie.
Mais regardons les choses en face, l’Europe est clairement en retard sur sa campagne de vaccination. Même les Britanniques anti-Brexit vont finir par penser qu’ils ont bien fait de quitter l’Europe vu sa lenteur. C’est vrai qu’à l’instar du chroniqueur financier Marc Fiorentino, il est légitime de constater que deux mois après la mise à disposition de ces vaccins, l’Europe vaccine trop lentement.
Après le fiasco des masques, des tests, nous n’avons aujourd’hui pas assez de vaccins… Comme dit Marc Fiorentino, ce scandale ne nous émeut plus, nous sommes résignés et les médias et nos conversations portent plutôt sur la date de réouverture des… restaurants ! C’est une forme de résignation, de soumission, voire de surréalisme.
A ce propos, la Bourse baigne aussi en plein surréalisme. Je ne vous parle même pas du Bitcoin qui, un jour est valorisé à 58.000 dollars et puis chute, quelques jours plus tard à 45.000 dollars. Et cela sans que personne ne se pose la question toute bête : si le Bitcoin devait soi-disant devenir la nouvelle monnaie, quel est le commerçant assez stupide pour accepter d’être payé avec une « devise » aussi fluctuante ? C’est une hérésie !
Exactement comme cette entreprise californienne, dont je n’avais jamais entendu parler, Lucid, qui est une copie complète de Tesla. Cette société, qui n’a produit encore aucune voiture électrique, va être introduite en Bourse et est déjà valorisé à 24 milliards de dollars.
Tout est donc possible en ce bas monde, y compris entendre un président de parti dire qu’il ne respecte pas la bulle sociale imposée à ses compatriotes. Il se défend en disant qu’il a dit la vérité et qu’il est un homme avec ses fragilités… Le philosophe lui répondra qu’il y a des mensonges légitimes et nécessaires et d’autres qui le sont moins. Il en est qui servent l’intérêt national et d’autres, l’intérêt personnel.
N’oublions pas ce qui est arrivé à François Hollande, il a voulu se présenter comme un président normal, mais les Français n’en ont plus voulu, si c’est pour élire un président normal, ils auraient pu choisir leur voisin de palier !