Faut-il abolir les brevets anti-covid 19?

Je lisais ce matin que vu le beau temps de ce week-end, certains parcs à Bruxelles avaient été pris d’assaut par la population dont une bonne partie ne respectait pas le port du masque. L’article indiquait que la police avait prudemment renoncé à verbaliser étant donné le nombre de personnes en infraction.

C’est l’une des nombreuses preuves qu’une partie de la population est à bout et que la fatigue sociale et morale ne se cache plus. Au même moment, les mêmes médias nous disent que l’interdiction des voyages non-essentiels pourrait enfin prendre fin le 1er avril prochain.

Les deux informations sont en réalité liées à la campagne de vaccination. Clairement, aujourd’hui, la campagne de vaccination pourrait s’apparenter à des pompiers qui tentent de sauver une maison en flammes, mais ces mêmes pompiers font l’erreur de déployer leurs extincteurs dans une seule pièce. Cette métaphore, qui n’est pas de moi mais de mes confrères du quotidien économique Les Echos, est exacte. En effet, les pays riches dont nous faisons partie, soit 15% de la population, nous nous sommes accaparés plus de la moitié des commandes de vaccins…

Sur le plan moral, ce n’est évidemment pas top, mais sur le plan pratique non plus, car même si notre stratégie de vaccination fonctionne, elle sera vouée à l’échec, si via nos voyages à l’étranger (en Afrique ou en Asie), ce virus nous revient sous la forme de variants résistants aux vaccins ? C’est la question posée aujourd’hui à tout le monde: c’est bien beau d’être tous vaccinés ou presque en Europe d’ici le mois d’octobre, si par exemple l’Afrique doit attendre 2023 pour être au même point que nous ?

C’est là où un débat a démarré sur les brevets liés aux vaccins : en clair, de nombreuses voix demandent aux laboratoires pharmaceutiques d’abolir les brevets au nom de la santé publique. Autrement dit, le message est clair, maintenir la protection des brevets, c’est empêcher les vaccins d’être produits à plus grande échelle, et donc cela revient à ralentir le combat contre le virus.

Bien entendu, certains tirent la sonnette d’alarme : attention, si la propriété intellectuelle n’est pas respectée, qui voudra encore innover demain ou après-demain ? L’argument tient la route en temps normal, mais ici, une bonne partie des recherches anti-covid ont été rendu possibles grâce à l’argent du contribuable, donc le problème ne devrait pas se poser, selon les partisans de l’abolition des brevets.

Le débat a donc démarré ! Et je vous en propose un autre pour alimenter votre machine à café virtuelle : que penser d’un pays, les États-Unis, capable de faire atterrir sur la planète Mars une sonde après un voyage de 470 millions de kilomètres, mais incapable de fournir de l’électricité aux habitants du Texas pour les protéger contre une vague de froid ? Je pose la question car « l’esprit est comme un parachute, il fonctionne mieux quand il est ouvert ».

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