A juste raison, les agents de voyage se plaignent de ce que leur secteur ne bénéficie pas de la même sollicitude de la part des pouvoirs publics que d’autres, tel le secteur Horeca par exemple. Il y a à cela plusieurs raisons.
La première est que le nombre d’employés dans les agences de voyage est infiniment moindre que dans l’hôtellerie et la restauration, sans parler du secteur aérien. La seconde est que le monde du voyage, en Belgique, n’a jamais vraiment réussi à s’organiser, les contraintes d’un système fédéral, il est vrai, ne le facilitant pas.
Individualistes
Il existe une raison encore plus fondamentale. Individualistes, les agents de voyage ne se sont jamais préoccupés de leur image auprès du public. Or cette image est mauvaise. Elle repose encore sur une idée qui date, celle que n’importe qui ou presque peut s’autoproclamer agent de voyage et gagner sa vie en ne faisant rien d’autre que d’empocher des commissions sur ses ventes.
Nous savons tous qu’il n’en est rien, que la profession d’agent de voyage a considérablement évolué ces dernières années, en raison notamment de l’arrivée des nouvelles technologies, et que le « marchand de vacances » d’hier a dû se muer en conseiller pointu, toujours au fait des dernières actualités, capable de dénicher l’offre qui corresponde véritablement à la demande et aux besoins de ses clients.
Qui plus est, la création du Fonds de Garantie est venue renforcer l’agence lambda, assurant au client une sécurité absolue en cas de faillite ou d’insolvabilité. On a vu ces derniers mois le rôle essentiel qu’a joué le Fonds suite à la disparition de Thomas Cook.
Se rendre indispensable
Dans l’après-Covid, l’agence de voyage sera sans doute encore plus nécessaire, mais une agence différente, dans un cadre différent, avec des heures d’ouverture étendues, etc. pour « inventer » avec le client des voyages différents, au plus proche de la nature, des populations, des cultures locales. Toutes les idées sont les bienvenues.
Mais l’avenir de l’agence passe d’abord par une image nouvelle que le secteur se doit de construire, en se rendant indispensable, en étant un véritable accompagnant tout au long du processus. Voici quelques semaines, l’UPAV a reçu la proposition d’étudier un plan de communication en ce sens. Bien que ce service fût proposé gratuitement, cette offre n’a jamais reçu le moindre écho…
Les manifs qui rassemblent quelques dizaines, voire même trois ou quatre centaines d’agents de voyage ne suffiront pourtant pas à redresser l’image d’une profession qui en aurait tant besoin.