Le réseau domestique français est probablement un des plus vastes du monde. Si les vols intérieurs en métropole arborent des produits très homogènes, le paysage est très différent pour ce qui est des liaisons vers les départements et les territoires d’Outre-Mer.
Ce marché des vols « domestiques long-courriers » pourrait être réparti en deux catégories : les vols entre métropole et DOM, où la concurrence est rude et les compagnies de plus en plus nombreuses, et les vols au départ des TOM qui restent l’apanage de compagnies bien identifiées et ne se limitant pas aux liaisons vers la capitale.
· Métropole – DOM
Cinq compagnies aériennes, toutes françaises, se partagent aujourd’hui ce marché des vols entre Paris (CDG ou ORY) et les départements de Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Saint-Martin et La Réunion.
Air France, de loin la compagnie la plus importante de ce classement, est celle qui dessert le plus de destinations puisqu’elle relie la capitale à la quasi-totalité des DOM.
Air Austral de son côté est focalisée essentiellement sur l’axe Réunion-CDG, mais elle a récemment ajouté Mayotte à son réseau puisque depuis l’arrivée du Dreamliner dans sa flotte elle peut relier la petite île de l’océan Indien à Paris en vol direct.
Air Caraïbes a sensiblement la même démarche régionale puisque l’ensemble de ses opérations est tourné vers les Caraïbes (CAY, FDF, PTP, SXM). Cependant l’arrivée de Frenchblue change la donne puisque la nouvelle compagnie low-cost du Groupe Dubreuil permettra à la compagnie d’élargir son réseau en volant vers l’océan indien.
Corsair et XL Airways ont des profils plus similaires puisque les deux compagnies desservent des destinations variées autant vers l’Ouest que vers le Sud : chacune relient Paris à FDF, PTP et RUN ; la première au départ d’ORY et la seconde au départ de CDG.
Si le marché Métropole – DOM a connu de nombreux bouleversements au cours de l’histoire, la situation semblait stabilisée depuis quelques années. Mais cet état des lieux pourrait bien se transformer à l’avenir avec le développement des low cost dont Frenchblue est la dernière incarnation en date et les rumeurs qui entourent l’arrivée de la compagnie Norwegian sur ce marché « domestique long-courrier », en vertu de l’accord de ciel ouvert européen qui permet l’application de la 8ème liberté : la possibilité de transporter des passagers et du fret à l’intérieur d’un même pays.
· Compagnies des TOM
Les deux compagnies les plus importantes basées en dehors de métropole sont AirCalin et Air Tahiti Nui. Comme leurs noms l’indiquent, elles sont toutes les deux des compagnies du Pacifique et opèrent des routes variées sans se limiter à Paris (seule ATN vole vers la capitale). Ces deux exploitants d’Airbus sont donc positionnés sur des marchés de niche et bénéficient en grande partie de situations de monopole durables.
Flight-Report a compilé 170 partages d’expériences à bord de ces compagnies françaises, et portant sur les 24 derniers mois. Trois classements distincts sont donc effectués selon chaque classe de voyage : Affaires, Premium, et Economique.
La classe Madras d’Air Caraïbes et la classe Business d’Air France occupent les deux premières places avec un quasi ex-æquo et une note de 7.93/10.
Comme toutes les compagnies de ce classement, Air Caraïbes (et donc Air France) propose des sièges larges en classe Affaires, mais ne se transformant pas en véritable lit plat. Appliquant une politique tarifaire davantage orientée vers le client loisir, c’est vraisemblablement le rapport qualité/prix qui fait pencher très légèrement la balance en faveur de la compagnie des Caraïbes.
Air Austral se place sur la troisième marche du podium. La compagnie réunionnaise introduit ces jours-ci une toute nouvelle classe Business dans ses Boeing 777-300ER, devenant ainsi la première compagnie française à proposer des sièges « full flat » sur des destinations loisirs. Elle sera bientôt suivie par Air France qui enverra des Boeing équipés de cabine BEST sur sa ligne CDG-PPT (via LAX). Plus tard, c’est Air Caraïbes qui s’alignera sur cette montée en gamme puisqu’elle devrait selon toute vraisemblance proposer des sièges-lits dans ses futurs A350.
Suffisant pour qu’elle conserve le titre de Meilleure Classe Affaires DOM-TOM ?
Corsair remporte le prix de « Meilleur Premium Eco DOM-TOM » grâce à son produit « Grand Large ». Cette classe de voyage n’est pas considérée comme une classe Affaires compte tenu de son positionnement tarifaire et du type de siège qui est utilisé.
Avec une note de 8,09/10, Corsair obtient la meilleure note de l’ensemble des classements ! Elle devance Air France (7,83/10) et Air Caraïbes (6,47/10). La raison de ce plébiscite s’explique précisément par le fait que le siège Premium de Corsair est un « recliner » : le degré d’inclinaison est réel et bien plus important que le siège à coque du dauphin Air France.
Air Caraïbes n’est que troisième. Sa classe « Caraïbes » présente sur A330-300 est configurée en 8 sièges de front (la même densité que la classe Economique d’Air France sur avion similaire). Malgré une inclinaison légèrement supérieure à celle du siège de la classe « Soleil », la différence de confort est sans doute insuffisante.
La classe « Confort » d’Air Austral ne recueille pas suffisamment de commentaires pour apparaître dans ce classement.
AirCalin remporte le prix de « Meilleure Classe Economique DOM-TOM » avec la note moyenne de 7,57/10. Exploitant des Airbus A330, la compagnie de Nouvelle-Calédonie propose aux voyageurs une configuration classique en 2-4-2 qui est souvent appréciée car elle garantit des sièges duos sur les côtés et un certain confort dû à la largeur des sièges (45 cm).
On retrouve cette même caractéristique dans les classes Economiques d’Air Tahiti Nui ainsi que dans les A340 d’Air France qui desservent SXM. La variable d’ajustement se trouve dans d’autres critères tels que la qualité du catering, de l’IFE et du service.
Air Austral arrive deuxième de ce classement avec 7,30/10. La configuration de la classe « Loisirs » de ses Boeing 777-300ER est semblable à celle d’Air France : 3-4-3, souvent ressentie comme trop dense. La note d’Air Austral est ici tirée vers le haut pour la qualité de service que proposent les équipages.
Corsair arrive quatrième. Sa classe Economique est assez hétérogène puisqu’étant classiquement configurée en 3-4-3 sur Boeing 747-400 et densifiée en 3-3-3 sur Airbus A330. Le prolongement des Boeing est une bonne nouvelle pour les passagers de la classe « Horizon ».
Enfin, Air Caraïbes arrive à la sixième et dernière place en raison principalement de la configuration très serrée de ses Airbus A330 avec 9 sièges de front.
La classe Economique d’XL Airways ne recueille pas suffisamment de commentaires pour apparaître dans ce classement.
De manière général, il convient d’appréhender ces classements en considérant que les types de vols qui sont partagés et notés sont parfois de nature très diverses : court vol de jour (ORY-FDF) ou long vol de nuit (RUN-CDG) ; induisant de fortes disparités dans l’appréciation et la notation.
Méthodologie
Moyenne des notes attribuées aux compagnies aériennes françaises par les internautes de Flight-Report sur leurs récits de et vers les DOM-TOM, en appareil long-courrier et pour des voyages effectués ces 24 derniers mois (octobre 2014 – septembre 2016). 170 récits ont été utilisés pour établir ces notes.