Un petit tour chez les deux grands constructeurs mondiaux, mais aussi auprès de 2 compagnies aériennes qui semblent avoir une attitude positive dans cette crise du corona.
Chez Boeing
Nouvelle perte de 2,4 milliards de dollars durant le 2e trimestre. Le B777X à très long rayon d’action ne sortira pas avant 2022 -puisque personne n’a les moyens de l’acheter pour le moment.
Le B747 arrive lui dans ses tous derniers mois de production, après plus de 50 ans d’excellents services. Et le B787, pour lequel la demande aussi a chuté, ne sera plus produit qu’à un rythme bien moins soutenu et sur un seul lieu de production.
Le principal problème de Boeing reste la remise en service de son B737MAX. Plus de 450 appareils construits sont pour le moment stockés en attente de livraison.
Et ce n’est pas tout !
L’agence américaine de régulation de l’aviation (FAA) impose maintenant des contrôles sur certains Boeing qui supporteraient mal le repos forcé dû à la crise sanitaire, et qui présenteraient des traces de corrosion sur des soupapes dans les réacteurs, coincées en position ouverte, ce qui provoquerait une sérieuse perturbation des réacteur , sur les modèles B737NG et Classic, dès qu’ils sont immobilisés pendant plus de 7 jours.
Chez Airbus
Là aussi plus de 150 avions en attente de livraison. Nous en avons aperçu quelques-uns personnellement à la sortie des usines de Toulouse, mais ils sont bien plus nombreux sur les « parkings » de Tarbes, Châteauroux, ou Teruel, notamment. Cela concerne 166 Airbus, dont 112 de la famille A320, onze A220, quatorze A330, 25 A350 et quatre A380.
Chez Delta Airlines
La compagnie américaine mise sur l’espace ! Voilà qui est nouveau. Cela commence aux comptoirs d’enregistrement, mais là où cela va faire du bien, c’est l’espacement entre les passagers à bord en laissant le siège du milieu libre : Delta Air Lines se dit « consciente que la distanciation physique est importante pour ses passagers ».
Un sondage révèle que 2/3 des personnes interrogées ont indiqué ce critère comme « le plus important ». Enfin une bonne nouvelle qui va dans le sens du confort des passagers autres que ceux des classes First, Business ou Premium. Merci le covid ! Même si on sait que ça ne durera pas, rentabilité oblige.
Seule éclaircie (opportuniste ?) : chez Wizzair
Son CEO József Váradi envisage en effet, contrairement à tous les autres, d’accélérer la livraison de nouveaux avions (chez Airbus) et même de passer de nouvelles commandes !
« Nous attendons ce moment depuis 10 ans, dit Varadi. Nos résultats ont été excellents et nous disposons d’importantes liquidités. Notre heure est venue. »
Le but est visiblement d’être en position de force sur les marchés pour l’été 2021. Pour 2022, ce sont 39 nouveaux avions qui s’ajouteront aux 121 actuels, pour une flotte composée à près de 80% d’Airbus A321.
Ce type d’avion donnera dans le futur proche un net avantage « coût-compétitivité » par rapports aux concurrents (entendez easyjet et Ryanair)
(avec Air Transport Digest, Aiur Jouranl et Déplacements.Pro)