L’ineffable lobbyiste Transport & Environment a encore frappé. Ces indécrottables écolos enragent que les compagnies aériennes ne paient pas de TVA en Europe — ils ne sont d’ailleurs pas les seuls : demandez aux autocaristes ! — et entendent les punir avec des taxes, plus efficaces, selon eux, pour combattre la pollution.
Il y a bien les ETS, mécanisme de droits d’émissions de dioxyde de carbone mis en œuvre au sein de l’Union européenne dans le cadre de la ratification par l’UE du protocole de Kyōto. Plutôt complexe, ce mécanisme contraint déjà les entreprises — donc aussi les compagnies aériennes — à racheter leurs émissions de CO2 si elles dépassent leur quota.
Actuellement, le prix de la tonne est de 52.64 € et il est prévu qu’il augmente progressivement jusqu’à 100 dollars (88.56 € aujourd’hui) en 2050. Mais, pour Transport & Environment, cela ne suffit pas.
Alors, ils ont inventé une machine à taxer, qui permet à chacun, pour chaque pays européen, de réaliser une simulation de ce que pourrait rapporter cette taxe : trois fois plus, selon ses auteurs, qui ne sont jamais à une approximation près — d’autant moins qu’on ne connaît pas leurs sources. Ainsi, ils estiment que l’exemption de TVA représente un manque à gagner d’au moins 17 milliards d’euros annuellement et 32 milliards si l’on prend en compte le carburant.
Les taxes n’ont jamais fait baisser la pollution
Le problème est que l’objectif de ces nouvelles taxes, selon Transport & Environment, est d’encourager la lutte contre la pollution atmosphérique. Comme si un impôt avait jamais freiné la dispersion dans l’atmosphère du CO², mais aussi d’autres substances dont les effets cumulés sont au moins aussi importants que ceux du dioxyde de carbone, selon un « rapport » rédigé par une mystérieuse organisation CE, basée à Delft.
Et comme si les compagnies aériennes ne seraient pas ravies de polluer moins en consommant moins, et donc de payer leur carburant moins cher… Elles y travaillent, d’ailleurs, et n’ont pas attendu Transport & Environment pour cela.
Ceux qui crachent dans la soupe
Enfin, à l’heure où toutes les compagnies aériennes du monde, qui ont été immobilisées depuis trois mois, font face à des situations critiques qui mettent en danger jusqu’à leur existence et l’emploi de centaines de milliers de personnes, il y a quelque chose d’indécent à proposer une taxation supplémentaire sur les voyages en avion, qui serait d’ailleurs in fine supportée par les passagers.
Mais les gens de Transport & Environment n’en ont cure. Leur seul objectif semble être d’abattre l’industrie aérienne et de revenir à l’âge des cavernes.
En attendant, Transport & Environment a beau dénoncer les « subsides » indirects dont bénéficieraient les compagnies aériennes, on se fait un plaisir de rappeler que ces gens sont eux-mêmes subsidiés par la Commission Européenne…
Il serait d’ailleurs temps que, du côté du Bruxelles, on se penche sur l’utilité de ce groupuscule qui ne cesse de diffuser des informations fausses — notamment sur la croisière, aussi — sans se priver de cracher dans la soupe.
Je trouve également parfaitement anormal que l’aérien ne soit soumis ni à la TVA, ni aux accises sur carburant.
Pour moi, cette taxe CO2 à la tonne peut être supprimée et remplacée par de la TVA et des accises, tout comme les transports routiers et ferroviaires.
Alors soit l’on taxe également l’aérien (et le maritime!) au même tarifs que le routier et ferroviaire, soit l’on détaxe routier et ferroviaire. Sus à la discrimination !