Alors que la plupart des avions sont toujours cloués au sol, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, qui avait déjà mis en demeure 57 compagnies pour non-respect du droit de remboursement pour vols annulés, a décidé d’en assigner 20* qui, en lieu et place des remboursements en numéraire, proposent principalement des bons d’achat, non sans rappeler qu’elle avait déjà alerté ces compagnies sur leurs «mauvaises pratiques».
L’association rappelle également que «la majorité des transporteurs persiste à imposer des avoirs, au mépris de la réglementation». «Certaines compagnies font croire aux consommateurs que la situation particulière de pandémie leur permettrait de ne proposer qu’un bon d’achat. D’autres acceptent de rembourser leurs passagers mais en suspendent le paiement jusqu’à une date indéterminée, voire après la fin de la crise sanitaire. Dans ces conditions, elles violent délibérément les droits des passagers et font naître un sentiment de défiance qui n’aidera pas au redémarrage de leur secteur», poursuit l’association, qui dénonce en particulier le comportement du groupe Air France-KLM, qui a annoncé ne rembourser que les vols annulés après le 15 mai.
Un « fonds de garantie » à nouveau sur la table
Selon le Secrétaire d’État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, « toutes les compagnies aériennes ont été gravement touchées et sont quasiment toutes en situation de faillite. Peut-être que pour l’avenir, a-t-il admis, il faudra créer un fonds pour les voyageurs, c’est un sujet en cours à la Commission européenne».
[Source : Le Figaro]
Assigner les compagnies aériennes qui refusent de respecter la directive européenne qui leur impose de rembourser les passagers quand le vol n’a pu être assuré, c’est peut-être un moyen de les forcer, sinon à s’exécuter, comme l’exige jusqu’ici le Commissaire européen à la Justice, le Belge Didier Reynders,, tout au moins à trouver un terrain d’entente avec les intermédiaires — les agences de voyage — qui leur ont confié l’argent de leurs clients… Verra-t-on d’autres initiatives de même nature dans les autres pays européens, émanant d’autres associations de consommateurs — telles que Test Achats en Belgique — voire d’agences de voyage, à travers par exemple le Conseil européen des associations d’agences de voyage (ECTAA), qui les regroupe en principe toutes ? Ce qui est sûr, c’est que les avocats des unes et des autres vont avoir sur la planche.
Au passage, on appréciera d’apprendre que la création d’un « fonds de garantie » auquel devraient souscrire les compagnies aériennes est en discussion à la Commission européenne : on voit mal, à présent, comment les compagnies pourraient encore longtemps se soustraire à une telle obligation, comme les agences de voyage le réclament depuis longtemps. D’autant que le coût, qui restera modique, devrait en être supporté par les passagers… C.B.
(*) Air France, Ryanair, Transavia France, Vueling Airlines, Lufthansa, Volotea, Air Algérie, Air Corsica, Royal Air Maroc, Air Caraïbes, Turkish Airlines, TAP Air Portugal, Tunisair, Norwegian, Emirates, Corsair, KLM, Air Austral, Air Europa et Air Transat.
très bon article Merci beaucoup