Lorsque le coronavirus a immobilisé l’aviation mondiale, la deuxième plus grande compagnie aérienne d’Australie se trouvait dans une situation ou sa dette était de 5 milliards de dollars, sans jamais avoir été rentable au cours des sept dernières années.
Dans un premier temps, la compagnie aurait demandé une aide au gouvernement sous la forme d’un prêt de 1,4 milliard de dollars australiens (près de 863,5 millions de francs), sans succès.
Des actionnaires aux mains liées
Sa dernière demande d’une aide 200 millions de dollars australiens (un peu plus de 123 millions de francs), a également été refusée lundi dernier. Si pour certains la compagnie australienne doit d’abord se tourner vers ses propriétaires, celle-ci a indiqué que nombre de ses investisseurs principaux (Singapore Airlines, Etihad Airways, ainsi que les groupes Nanshan, HNA et Virgin) bénéficiaient déjà d’aides de gouvernements étrangers et qu’il ne leur était pas possible d’aider une entreprise en Australie.
La compagnie a donc entamé une course de la dernière chance et aurait déjà licencié 80% de ses 10’000 collaborateurs. Le programme de fidélisation se trouvant dans une autre entité n’est pas concerné par cette mesure. Les avoirs ont toutefois été gelés pour quatre semaines. Selon le cabinet Deloitte, le sort de la compagnie pourrait être réglé d’ici deux ou trois mois. Une dizaine de repreneurs potentiels se seraient déjà manifestés.
Une aide de l’état indispensable pour Richard Branson
Richard Branson, qui détient quelque 10% de la compagnie, a écrit une lettre ouverte dans laquelle il souligne que sans une aide de l’état, ses compagnies d’Australie et du Royaume-Uni ne survivraient pas à la crise actuelle.
Il lutterait actuellement pour maintenir Virgin Atlantic Airways, mais celle-ci a besoin d’une aide du Royaume-Uni. En Australie, la disparition de Virgin Australia signifierait non seulement la disparition de nombreux emplois, mais également une situation de monopole où seule Qantas règnerait.
Swissport, victime collatérale de la crise
Tout comme dans le reste du monde, la plupart des avions d’Australie sont au sol en raison de la pandémie. C’est pourquoi la faillite de Virgin Australia ne provoque pas de rupture majeure pour le moment.
Cependant, la sonnette d’alarme retentit ailleurs: Swissport indique avoir d’importants impayés pour des services déjà fournis, et l’entreprise n’est pas certaine de pouvoir à nouveau recevoir des commandes de la part de Virgin Australia une fois la pandémie passée.
Le fait que le groupe HNA, seul propriétaire de Swissport, ait également une participation dans la compagnie aérienne insolvable rend la situation encore plus compliquée. Le groupe HNA, fortement surendetté, risque davantage d’être un obstacle qu’une aide en Australie.
Glen Rutherford, responsable de la région Asie-Pacifique chez Swissport, a déclaré dans les médias australiens que plus de 80% des employés pourraient perdre leur emploi en quelques jours. Il est question de maintenir des opérations réduites avec peut-être 500 employés dans les grands aéroports.
D’autres faillites sont loin d’être exclues
Selon certains spécialistes en économie, Norwegian Air, LOT Polish Airlines ou Czech Airlines font partie des compagnies aériennes européenne de moindre taille qui, à l’instar d’une Flybe ou d’une Virgin Australia, sont le plus exposées aux risques liés à la crise de la pandémie. En effet, les comptes ne sont pas excellents et les aides gouvernementales sont limitées. (TI)