La compagnie belge est pourtant un partenaire indispensable pour l’économie du pays. Mais c’est tout le monde aérien qui courbe l’échine.
Un résumé des mauvaises nouvelles vaut mieux que de longues tirades littéraires.
Ont déjà disparus de la carte : Virgin Australia, Air Mauritius, South African Airways, Braathens, Flybe, une grande partie de Norwegian, Air Italy, Germanwings, Cityjet….
Certains spécialistes prédisent que la liste risque sérieusement de s’allonger. Les grands états soutiennent leurs compagnies nationales sans aucune hésitation. Même Alitalia, malgré toutes ses péripéties, vit toujours.
En Belgique, comme d’habitude, c’est la valse hésitations, où plutôt la valse des influences et des entourloupes. Le journal De Standaard rapportait le 16 avril dernier, que Bernard Gustin était consulté par le gouvernement pour le dossier Brussels Airlines.
Mauvaise bonne idée ? À notre avis, indiscutablement ! Pourquoi ? Remettre en selle un ex-CEO de Brussels Airlines qui a été remercié et écarté par l’actionnaire majoritaire Lufthansa, est un jeu dangereux. La neutralité nécessaire est-elle garantie ? Des doutes sont permis.
Une demande d’aide de 290 millions a été faite par SN au fédéral. Sous certaines conditions dictées par LH, la formule est déjà acceptée par le gouvernement suisse pour aider Swiss Airlines. Chez nous, Brussels Airlines annonce la reprise des opérations pour le 15 mai, mais le gouvernement de crise ne parle même pas de « voyages internationaux » dans ses 3 phases de déconfinement jusqu’au 8 juin.
Et le secteur est sensé s’y retrouver. On ne peut qu’imaginer ce qui se passe dans les coulisses.
2 scenarios sont possibles :
Le gouvernement décide de ne pas accorder une aide sur base de la proposition de LH, et laisse à l’actionnaire principal le soin de décider de l’avenir de SN avec les risques que l’on peut imaginer.
Les relations de l’Etat ne doivent pas être au beau fixe avec LH.
Le vicomte Davignon éjecté comme Président du Conseil de SN, et remplacé par 2 co-présidents, garde malgré tout un siège d’Administrateur.
Brussels Airlines avait, de toute façon, déjà annoncé un plan de restructuration Reboot, avec de probables conséquences sociales. Un risque calculé de possible faillite ? Et l’état pourrait imaginer la relance ou naissance d’une Brussels Airlines Bis.
OU
Le gouvernement octroie le « prêt », selon un accord négocié avec LH, le plan Reboot est appliqué, et la compagnie se maintient dans le giron d’un grand groupe. Indispensable pour l’avenir. Un bain de sang social est évité. Et Brussels Airlines poursuit sa reconstruction indépendante.
L’économie belge a besoin de s’identifier à une compagnie nationale. Brussels Airlines a le support des industriels, des corporates, et du secteur professionnel du voyage. Brussels Airport a besoin d’un transporteur national. Ce dernier scénario est le seul réaliste, qui assurera une pérennité.
Mesdames et Messieurs du gouvernement de crise, l’heure est grave, plus de temps à perdre. Finalisez l’accord du prêt, et assurez la survie du fleuron aérien belge.