Pourquoi la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas n’ont pas pris des mesures aussi drastiques que la Belgique?

Le Premier ministre britannique Boris Johnson

La réponse à cette interrogation légitime est quasiment idéologique. Il faut savoir que deux doctrines s’affrontent selon les conseillers médicaux que l’on consulte.

Boris Johnson joue, par exemple, la carte de l’immunité collective. En clair, suivant ses conseillers, il demande à ses concitoyens de se laver régulièrement les mains et s’ils ont de la fièvre, il leur demande de rester chez eux, hormis les cas les plus graves.

Autrement dit, c’est une manière de laisser l’épidémie se répandre au sein de la population

Ses conseillers pensent qu’une fois qu’elle aura infecté plus de la moitié de la population, cette épidémie s’éteindra d’elle-même car, entre-temps, la population aura développé ses propres anticorps. Il y a aura des morts certes, mais l’économie ne sera pas à l’arrêt et le pays ne sera pas endetté jusqu’au cou. C’est en résumé la thèse de l’immunité collective.

Cette thèse s’oppose clairement à l’autre stratégie, celle de confinement, suivie par la Belgique et quasi tous les autres pays et qui consiste à mettre à l’arrêt l’économie pour confiner l’épidémie. Bien entendu, le coût social et économique de cette deuxième option est nettement plus lourd et se fera sentir pendant des années. Mais aujourd’hui, on peut dire que cette deuxième option a gagné par KO debout contre la première.

Pourquoi ?

Boris Johnson a changé d’avis depuis quelques jours, lorsqu’il a reçu sur son bureau le rapport de l’Imperial College qui indique qu’avec le doublement actuel des cas tous les 5 jours, la Grande-Bretagne risque de se retrouver avec 260.000 morts à la clé.

Sans compter que les services d’urgence seraient débordés sauf s’il multiplie par 8 leurs capacités, ce qui est impossible. Oui, c’est en découvrant ces chiffres qu’il a décidé de prendre des mesures plus strictes.

Ce qui est intéressant de noter aussi c’est que ce rapport de l’Imperial College indique bien qu’il ne faudra pas relâcher trop vite le confinement sinon l’épidémie risque de reprendre… Ce que préconisent les experts, c’est de l’appliquer de manière épisodique : le relâcher si la pression économique et sociale est trop forte et le reprendre si les cas augmentent en flèche. Bref, il faudrait garder ce confinement flexible pendant 5 mois ou attendre qu’on ait trouvé un vaccin, ce qui pourrait prendre un an minimum.

 

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