Emmanuel Macron a frappé les esprits hier, et pas seulement l’esprit des Français mais aussi celui des Belges! Nous savons désormais que nous aussi sommes en guerre contre un ennemi invisible.
Le mot guerre est revenu plusieurs fois dans la bouche du président français, et il a raison! A un moment donné, face à l’insouciance de certains jeunes ou d’une partie de la population, le discours de vérité s’impose, quitte à ce qu’il fasse peur.
Ce discours met mal à l’aise, car comme le font remarquer mes confrères des Echos (France), la guerre c’est la fin de l’insouciance. C’est la fin des belles habitudes, des rituels comme les repas au restaurant ou les discours enflammés dans les cafés…
Bref, le virus a choisi de se nicher dans notre corps et ce dernier adore les interactions sociales, c’est hélas ce qui fait sa perte. L’ennemi est invisible, c’est ce qui rend son combat aussi pénible pour une partie de la population.
Le virus au final n’est pas un « virus », selon Les Echos, mais il a le visage d’un ami, d’une collègue de bureau ou d’un voisin, ou pire encore le visage poupon d’un enfant asymptomatique. C’est la raison pour laquelle Emmanuel Macron a eu raison de faire peur à ses concitoyens. Lutter contre ce virus demande un effort collectif, exactement comme pour la guerre car l’ennemi double tous les trois jours.
C’est justement cette croissance exponentielle qui pose problème : elle est bien connue des financiers et des scientifiques mais moins du grand public, et visiblement pas beaucoup plus par les politiques, d’où parfois cette lenteur à la détente pour prendre des mesures drastiques.
Quand un virus double tous les trois jours, c’est clair, si vous ne faites rien, les hôpitaux seront incapables d’absorber l’arrivée d’un trop plein de malades, d’où ces mesures de confinement à domicile. Celle-ci ont pour but d’étaler cette courbe pour permettre à notre corps médical de ne pas être débordé.
Mais c’est vrai que si le virus est un ennemi invisible, le premier ennemi, c’est nous même! Le président de la république et les spécialistes l’ont fait remarquer: en dépit des alertes, les Français, et j’ajouterai certains aussi en Belgique, continuent de se comporter comme si le virus était totalement inoffensif. Même un jeune, en pleine forme et ricanant avec sa bande de copains de cette épidémie, peut être contagieux sans afficher les symptômes.
En fait, l’idéal de cette chronique, pour une fois pas trop économique, c’est de faire comme le préconise le professeur britannique Graham Medley: selon lui, la plupart des gens ont peur d’attraper le virus. Alors qu’en fait la bonne chose à faire, c’est d’imaginer que vous êtes déjà contaminé, et de tout faire pour ne pas le transmettre. Difficile de dire mieux!