Les Saoudiens, en déclenchant un krach pétrolier et boursier, jouent à la roulette russe

Les Bourses mondiales ont connu une journée noire ce lundi : le pétrole a chuté de 20% en une seule journée. C’est historique ! Et plusieurs indices boursiers ont plongé de manière spectaculaire… Pour retrouver une atmosphère aussi dramatique, il faut remonter à l’année 2008, date à laquelle la banque Lehman Brothers avait fait faillite.

Même les plus blasés des investisseurs sont en mode panique ! Les experts ne veulent pas encore parler de krach boursier même si plusieurs indices ont reculé très fortement. Certains indices sont même revenus à leur niveau de fin décembre 2018, ce qui veut dire que les hausses des cours, enregistrées en 2019 et début 2020, ont été totalement effacées. En clair, une dizaine de séances négatives ont effacé le travail d’une année !

Or, quand on assiste à plus de 20% de baisse, on peut légitimement parler de krach boursier, mais les experts n’aiment pas ce mot, sans doute parce qu’il fait peur aux particuliers. L’un d’eux, interviewé par mes confrères du journal Le Figaro, préfère le terme, je cite « de choc d’une extrême sévérité ».

On va se pincer pour ne pas rire aux éclats. En revanche, ce qui est vrai dans le jugement de cet expert, c’est que les marchés sont « confrontés à une situation totalement inédite, ils perçoivent un risque mais sont incapables de le mesurer ».

En fait, si ce lundi a été aussi noir, c’est parce que les Saoudiens ont joué à la roulette russe sans jeu de mots. Comme vous le savez, l’épidémie de coronavirus a paralysé l’économie chinoise, et donc la consommation de pétrole a chuté, tout comme les cours du baril de pétrole. Et cela ne fait pas l’affaire de l’OPEP.

L’Arabie Saoudite a donc essayé de convaincre ses alliés, et notamment la Russie, de réduire leur production pour justement enrayer la baisse des prix du pétrole, mais la Russie a dit « NIET ». Elle a refusé cet accord pour soutenir les prix de l’or noir. L’Arabie Saoudite, pour se venger, a changé sa politique à 180°, elle a baissé brutalement ses prix et a décidé d’inonder le marché avec son pétrole !

Vous me direz que l’Arabie Saoudite se tire aussi une balle dans les pieds. Oui, à court terme, mais son calcul est le suivant : en faisant baisser le cours du pétrole, elle espère que la Russie va finir par craquer et accepter son accord.

Ensuite, les Saoudiens espèrent tuer les producteurs américains de gaz et de pétrole de schiste (comme vous le savez, ce sont ces producteurs qui ont rendu indépendants les Etats-Unis par rapport au pétrole du Moyen-Orient) car avec un baril de pétrole, qui est aujourd’hui à moins de 30 dollars, leurs gisements ne sont plus rentables ! Comme ces producteurs américains sont très endettés, les Saoudiens espèrent qu’ils tomberont en faillite.

Si c’est le cas, l’Arabie Saoudite gagnera quelques années de répit, le temps de mieux diversifier son économie. Quand je vous disais que c’était un jeu de roulette russe, je n’exagérais donc pas.

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