C’est au hasard d’une émission de télévision que j’ai entendu parler pour la première fois du peintre Max Moreau, un artiste connu des spécialistes, mais dont je ne me souviens pas avoir jamais vu une toile dans un musée chez nous.
Il faut dire qu’avec la disparition du musée de l’art wallon, il y a certainement de nombreux artistes qui ne sont plus exposés. En effet, dans l’exposition permanente de « La Boverie » fusion des deux musées, il n’y a vraiment plus grand-chose.
Max Moreau est donc un personnage du siècle dernier, ce n’est pas très vieux. Il est né en 1902 et décédé à Grenade en 1992. Il était né à Soignies, fils d’un père peintre également : Henri Moreau. Il a suivi ses parents d’abord à Bruxelles, où ceux-ci fréquentaient le milieu des artistes, puis à Paris en 1920.
Très tôt, il s’est révélé être un excellent portraitiste et a réalisé des portraits de bourgeois (nantis, ça va de soi). Cela lui a permis de voyager et il a beaucoup été en Afrique du Nord, en Tunisie, puis au Maroc dont il appréciait la lumière.
Entre-temps, il revenait à Paris où il fréquentait les théâtres et leurs artistes, ce qui lui a permis de réaliser de nombreux portraits de vedettes connues.
Et enfin, il est parti en Espagne et s’est fixé dans la ville de Grenade où il a acheté une maison dans le quartier d’Albaicin. C’est une sorte de maison-jardin, que l’on appelle là-bas un « carmen ».
Il y est resté les 30 dernières années de sa vie et à exposé à différentes reprises dans cette ville andalouse.
Son épouse, décédée deux ans après lui à légué par testament la maison et toute la succession à la ville de Grenade. Cette municipalité en a fait un musée très bien entretenu.
Comme je devais tout justement aller à Grenade, vous pensez bien que je n’avais qu’une idée en tête : aller voir cette maison. Je n’ai pas été déçue.
J’ai été très aimablement reçue par un monsieur charmant qui parle le français sans accent et qui m’a dit « ah, vous êtes une compatriote de Max Moreau…
A l’intérieur, on peut encore voir son atelier, sa salle de musique, car il était aussi musicien et auteur de pièces de théâtre.
Certains des portraits qu’il a réalisés, qui sont conservés là-bas sont ceux de personnages très connus comme : Michel Simon, Anthony Quinn ou encore Noël Roquevert.
On peut aussi se rendre compte qu’il n’a pas fait que des portraits et que ses compositions sont elles aussi très réussies.
J’ajouterai qu’une petite salle permet également de voir quelques compositions de son père Henri Moreau.
Alors, si vous passez par Grenade, allez donc y faire un tour, l’entrée est gratuite et l’endroit est situé à deux pas du mirador de St Nicolas, d’où on a une vie époustouflante sur l’Alhambra qui se dessine sur fond de la Sierra Nevada toute blanche, bref, la vue des cartes postales.