Et si la crise du Coronavirus avait au moins un point positif

Et si la crise de coronavirus avait au moins un mérite : montrer au monde que le modèle d’un État autoritaire à la chinoise n’est pas la panacée.

En 2008, lorsque la crise des subprimes a éclaté, les commentateurs se sont penchés sur les origines de cette crise financière et ont conclu que la mondialisation libérale, le tout au marché, c’était fini. A l’époque, les autorités chinoises souriaient, car la Chine affichait une belle croissance et son modèle attirait pas mal de pays notamment en Afrique.

Il faut dire que ce mélange d’autoritarisme plaisait beaucoup à ces pays, surtout parce que les Chinois investissaient énormément en Afrique, mais à l’inverse des pays européens ou des Américains, ne demandaient pas aux dirigeants locaux d’adopter leur régime au modèle démocratique occidental. En clair, les Chinois avaient leur propre modèle et ne cherchaient pas à l’imposer. Mais plus depuis la crise du coronavirus.

La construction d’un hôpital en une semaine qui a fait l’objet d’une vidéo virale ne trompe plus personne – c’est l’arbre qui cache la forêt. Et la forêt, c’est le modèle économique chinois qui a laissé de côté le bien-être et donc la santé des Chinois. Mes confrères des Echos rappellent, à juste titre, que l’ancien prix Nobel d’économie, l’indien Amartya Sen a d’ailleurs démontré le lien entre les famines et la démocratie.

La famine n’est jamais due à des pénuries alimentaires, mais au contrôle strict de l’information par le pouvoir en place. Exactement comme pour le coronavirus. Ce virus a été détecté par un médecin chinois qui a hélas été réduit au silence avant de mourir. Si les autorités chinoises avaient écouté ce médecin et pris les mesures nécessaires, le monde aurait gagné du temps et l’épidémie n’aurait sans doute pas été aussi forte.

Aujourd’hui, les 200 millions de caméras mises en place par le pouvoir chinois sont en quelque sorte inutiles, car, selon Les Echos, elles doivent se contenter de scruter des iris derrière les masques d’un milliard de personnes. Le résultat de cette politique du secret, c’est que la croissance chinoise ne sera pas de 6% comme escompté mais d’à peine 4%. Pire encore, cette catastrophe sanitaire va pousser les multinationales à relocaliser leurs usines plus près des marchés de consommation.

Au fond, le coronavirus aura plus fait pour la démondialisation que les tracts et autres slogans de milliers d’ONG. Mais ce n’est pas le moment de rejeter l’autre. Face à cette épidémie, il n’est pas possible d’agir seul en érigeant des murs. J’en veux pour preuve ces masques de protection en rupture de stock un peu partout dans le monde.

Sait-on assez que les composants de ces masques viennent de pays aussi différents que la Chine, bien sûr, mais aussi de Taiwan, du Japon, du Vietnam, du Mexique et de la Colombie ? En clair, la peur ne doit pas nous faire perdre notre humanité et surtout notre solidarité forcée à défaut d’être de coeur.

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