Décourager les vols en Europe, c’est inutile

Les mesures bien intentionnées visant à réduire les émissions de CO² en décourageant les vols en Europe et en promouvant le train comme alternative sont en réalité tout à fait inutiles. C’est ce qu’avancent des chercheurs de la KU Leuven.

Pourquoi ?

Parce que, si le trafic aérien en Europe est soumis au plafond d’émission européen, le trafic ferroviaire international est lui aussi soumis au même plafond d’émission : par conséquent, ce qu’un vol européen émet en moins est émis dans un autre secteur, comme la production d’électricité.

Au total, les émissions totales de CO² en Europe ne diminueraient pas si l’on décourageait le transport aérien sur notre continent, indique le rapport du groupe de réflexion interdisciplinaire Metaforum de la KUL. En revanche, pour les destinations en dehors de l’UE, le plafond d’émission ne s’applique pas. « Pour chaque voyage en avion hors Europe en moins, c’est une réduction nette des émissions de CO² », disent les chercheurs.

Il faut bien produire de l’énergie quelque part

Résultat de recherche d'images pour "pollution chine charbon"Il était temps que des voix autorisées, en l’occurrence celles de chercheurs spécialisés dans l’approvisionnement énergétique durable, émettent cette évidence : si le train (électrique) — ou la voiture électrique — n’émettent en effet pas du tout de particules dangereuses ou simplement désagréables pour l’homme, il faut bien que cette énergie, que l’on qualifie de « secondaire », soit produite quelque part.

En l’occurrence, dans des centrales électriques qui utilisent du gaz, du pétrole ou, pire, du charbon. Et sans parler des centrales nucléaires dont, on oublie de le rappeler, le fonctionnement normal — on n’évoque donc pas ici de risque du type Tchernobyl — génère dans l’environnement immédiat des particules tout à fait indésirables, comme le Strontium 90 qui a la particularité d’avoir une structure atomique très semblable à celle du calcium, à laquelle il tend à se substituer.

Aucune mesure fiable acceptée

Aujourd’hui, le marketing de tous les produits, du voyage en avion à la camionnette en passant par la brosse à dents, s’appuie sur des affirmations évidemment invérifiables qui tendent à persuader le client potentiel que ce produit est plus respectueux de l’environnement que son concurrent.

Résultat de recherche d'images pour "decouvre pagtour"Le problème est qu’il n’existe aucune mesure fiable et unanimement acceptée. Et ce ne sont certainement pas celles qu’utilisent les groupes de pression tels que Transport & Environnement qui sont les plus objectives.

A l’occasion du lancement (en novembre prochain) de la nouvelle liaison ferroviaire nocturne Bruxelles-Vienne, les deux compagnies ont affirmé, la main sur le cœur, qu’un tel trajet « génère dix fois moins d’émissions de CO2 par rapport à ce même trajet en avion ». Qui croire ?

Il y a donc urgence à réunir une conférence scientifique internationale qui se mette d’accord sur un étalon en la matière.

Cela étant, prendre l’avion à Bruxelles pour se rendre à Paris n’a évidemment aucun sens. Le train a un avantage indéniable pour tous les trajets inférieurs à quatre heures. Point n’est besoin d’une loi pour se rendre à cette évidence. Mais on attend encore la concrétisation d’un vrai maillage entre le rail et l’aérien.

Qu’il soit possible de se rendre en train dans n’importe quel aéroport sans devoir changer de gare. La proximité de Bruxelles avec les aéroports de Paris, Amsterdam, Londres et même Francfort, auxquels il faut ajouter ceux de Lille, Charleroi, Eindhoven, Maastricht ou Cologne, prêche pour une telle solution.

 

 

1 COMMENTAIRE

  1. Je ne sais pas quand cet article a été écrit, mais la ligne Vienne-Bruxelles a été inaugurée au mois de janvier et non « en novembre prochain » (ni 2019, ni 2020). Du reste, il y a un compte-rendu un peu plus haut dans cette même édition! Sans rancune!

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