TUI, après Thomas Cook?

TUI sera-t-il, après Thomas Cook, le prochain « dinosaure » à disparaître du paysage touristique ? Rien n’est moins sûr, mais un premier signal d’alarme vient d’être tiré, cette fois en Italie, où le groupe va tout simplement fermer ses portes.

C’est ce qu’a annoncé Martin Wittwer, le patron de TUI Suisse et responsable du marché italien, pour lequel « la situation actuelle nous laisse penser qu’il n’y a pas de conditions préalables à un développement positif et durable de TUI Italia Srl ». L’arrêt des activités de TUI Italie signifie aussi la perte d’une cinquantaine d’emplois.

Tous les voyages de TUI Italia Srl avec une date de retour jusqu’au 15 mars 2020 inclus seront cependant assurés sans restrictions, les voyages ultérieurs seront annulés et les paiements déjà effectués par les clients seront remboursés.

Une activité modeste

Certes, l’activité du groupe allemand dans la péninsule restait relativement modeste : en 2018, par exemple, il y avait réalisé un chiffre d’affaires de 55 M€, mais une perte de 5 M€. Un ratio qui, en d’autres temps, aurait encore paru acceptable, eu égard au chiffre d’affaires consolidé du groupe en 2019 : 18,9 Mds € (+2,7%), malgré l’immobilisation forcée de ses Boeing 737 MAX, qui lui aura coûté 293 M€.

Par comparaison, TUI Benelux revendique un chiffre d’affaires de plus de 2 Mds € — calculé, il est vrai, sur base de l’année financière 2014-2015 —, avec quelque 4.300 collaborateurs.

Un modèle qui a fait long feu

Au lendemain de la faillite de Thomas Cook, TUI s’était précipité pour offrir ses bons offices aux clients de son concurrent, ratissant largement parmi le personnel pour y débaucher ses éléments les plus performants. C’était de bonne guerre. Mais cela ne suffira pas.

Car le modèle économique du gros tour-opérateur, né dans les années 70, a fait long feu. S’il reste encore un marché pour consommer des vacances « tout inclus » dans des hôtels standardisés, la demande recule d’année en année. La concurrence n’est pas restée inactive, et de nouvelles formules de voyage, autrement plus séduisantes, apparaissent aujourd’hui.

Durabilité et expériences

TUI l’a d’ailleurs bien compris, qui investit dans l’innovation, la recherche et le développement de la durabilité dans le tourisme. Et le tourisme expérientiel : « Les expériences de vacances sont aujourd’hui l’épine dorsale de l’entreprise », selon son PDG, Friedrich Joussen. Ce seul segment a enregistré une croissance à deux chiffres l’an dernier, avec un CA de +105% sur un an, passant de 600 M€ à 1,2 milliard d’euros.

 

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