Une éruption volcanique au sud de la capitale philippine de Manille dimanche 12 janvier dernier a entraîné l’annulation et le report de nombreux vols, l’aéroport international de Manille étant pour l’instant fermé. Situé au centre d’un lac, le Taal, le plus actif volcan des Philippines, qui a explosé ce dimanche, peut à tout instant provoquer un tsunami. Une catastrophe pour le Tourisme de l’archipel.
Un nuage de cendres massif provenant de l’éruption a dérivé vers le nord à travers la ville et hier lundi, au moins 10 vols entre Singapour et Manille ont été touchés, même si les autorités philippines ont déclaré que les opérations de vol ont partiellement repris le même jour.
Les compagnies aériennes touchées comprennent Singapore Airlines, Scoot, Jetstar Airways et Philippine Airlines, selon le site Internet de l’aéroport de Changi. Le volcan multiplie les projections de cendres, de pierres et de vapeur, menaçant les 450 000 personnes qui vivent dans un rayon de 17 km.
Un petit volcan en taille mais l’un des plus dangereux
Les Philippines comptent actuellement 24 volcans actifs, dont le Taal. Il se trouve sur la ceinture de feu du Pacifique, qui est connue pour ses volcans actifs et ses fréquents tremblements de terre causés par des mouvements tectoniques qui rendent la région particulièrement sujette aux catastrophes.
Le Taal, situé à environ 60 km au sud de Manille sur l’île de Luçon, est l’un des plus petits volcans du monde – il s’élève à seulement 3 m au-dessus du niveau de la mer et possède une ouverture remplie d’un lac d’environ 20 km sur 15 km de diamètre. Malgré cela, il est considéré comme l’un des plus dangereux au monde et est le deuxième volcan le plus actif des Philippines.
Une éruption en 1754 a duré six mois, et une autre en 1911 a fait 1 335 victimes
Au cours des 450 dernières années, le Taal a enregistré au moins 34 éruptions majeures et mineures. Son histoire de grandes éruptions destructrices l’a conduit à être désigné comme l’un des 16 » volcans de la décennie » par l’Association internationale de volcanologie et de chimie de l’intérieur de la Terre dans les années 1990.
Le Taal est considéré comme une caldeira et a été formé après qu’une grande éruption volcanique l’ait fait s’effondrer sur lui-même il y a environ 100 000 à 500 000 ans.
Une éruption « monstrueuse » qui n’a pas encore eu lieu
Bien qu’aucune victime et aucun dommage majeur n’aient été signalés jusqu’à présent après le début de l’éruption du volcan Taal dimanche, les scientifiques ont averti qu’une « éruption plus dangereuse encore » pourrait se produire à tout moment.
Depuis que le volcan Taal a commencé à cracher des cendres et de la vapeur dimanche, plus de 20.000 villageois des provinces de Batangas et de Cavite ont fui leurs maisons. La mauvaise visibilité et les problèmes de transport ont entravé ce processus, les responsables ayant déclaré que certains villageois avaient besoin d’être convaincus parce qu’ils voulaient sauver leurs porcs et leurs troupeaux de vaches.
Déjà, l’éruption en cours a déclenché quelque 75 tremblements de terre et entraîné l’annulation de plus de 500 vols. Un changement dans la direction des vents a également fait souffler des cendres sur de plus en plus de zones, les autorités locales ayant averti que celles-ci pourraient causer des problèmes respiratoires chez les très jeunes et ceux qui ont des problèmes pulmonaires préexistants.
L’aéroport international reprend ses activités partielles
Les opérations aériennes à l’aéroport international Ninoy Aquino ont partiellement repris hier lundi, même si les autorités ont continué à suivre de près la situation. L’aéroport a été fermé dimanche lorsque des cendres provenant de Taal ont soufflé à plus de 100 km au nord de Manille, obscurcissant la visibilité.
Même si de la lave rougeâtre a continué à jaillir de Taal lundi, le Département des transports, l’Autorité de l’aéroport international de Manille et l’Autorité de l’aviation civile des Philippines ont provisoirement repris les opérations de l’aéroport.
Le retard accumulé depuis dimanche a fait que les avions qui étaient stationnés depuis la nuit de dimanche à dimanche ont été prioritaires, tandis que les arrivées de vols ont été soumises à la disponibilité des créneaux.
Un autre aéroport au nord de Manille, à Clark freeport, reste ouvert, mais les autorités ont déclaré qu’elles le fermeraient également si des chutes de cendres menaçaient les vols.