La victoire écrasante de Boris Johnson démontre que les médias se trompent souvent. La première leçon à tirer de ce vote britannique est une leçon de modestie. Et notamment, quand on n’habite pas dans le pays sur lequel on rédige des commentaires plus ou moins savants.
Le cirque du Brexit, c’est fini, après 3 années de rebondissements en tout genre. Le vote en Grande-Bretagne nous rappelle la phrase de Winston Churchill à propos de la démocratie : « c’est le pire de tous les systèmes à l’exception de tous les autres. »
La première leçon de la victoire écrasante de Boris Johnson, c’est qu’une nette majorité de Britanniques a voulu que la volonté du peuple soit respectée, y compris chez certains anti-Brexit. En soi, c’est une leçon de grande maturité de démocratie que de placer la volonté de la majorité au-dessus de ses propres convictions.
L’autre leçon à tirer de ce vote britannique, c’est une leçon de modestie, notamment pour les médias francophones et plus globalement européens. On a trop souvent caricaturé Boris Johnson, en le présentant comme une sorte d’ersatz de Donald Trump avec lequel il partage visiblement le même coiffeur. Avec le prisme déformant des éditorialistes en chambre, nous n’avons pas vu la vague Boris Johnson arriver.
Et ça, c’est assez grave. Car si on veut bien se souvenir de l’actualité récente, il est facile de constater que la plupart des commentateurs européens n’ont pas vu venir le résultat du vote sur le Brexit. Les mêmes commentateurs et autres éditorialistes à la mode n’ont pas non plus vu venir l’élection de Donald Trump. Maintenant, troisième coup dur, ils n’ont pas vu venir la victoire écrasante de Boris Johnson.
La seule conclusion qu’il faut en tirer, c’est de pratiquer plus souvent la modestie. D’ailleurs, aux Etats-Unis, certains commentateurs se demandent s’ils n’ont pas tout faux quand ils pensent que Donald Trump va se faire réélire les deux doigts dans le nez le 3 novembre 2020. C’est plutôt bon signe, le doute est toujours un signe d’intelligence, c’est le fameux « je sais que je ne sais pas ».
En cette fin d’année, il faut donc savourer la fin de l’incertitude autour du Brexit, il aura donc bien lieu. Comme Boris Johnson a gagné à une large majorité, il pourra éventuellement – vous voyez je suis aussi très prudent – négocier un Brexit moins dur que prévu. En effet, il ne sera pas stressé par les plus excités des volontaires au départ de l’Union européenne.
Mais attention, si Johnson a gagné la bataille du Brexit, il risque aussi de perdre son pays. Les indépendantistes écossais ont réalisé un très bon score et veulent un nouveau référendum sur l’indépendance. Boris Johnson qui voudrait tellement rester dans les livres d’histoire comme un Winston Churchill moderne a encore du pain sur la planche. A chaque jour suffit sa peine…