On ne dira jamais assez ce que les grévistes de France font pour le climat. Car enfin, plus de train, ni d’avion, cela représente l’économie de milliers de tonnes de dioxyde de carbone, à peine compensées par les véhicules de ceux qui, envers et contre tout, ont réussi à gagner leur lieu de travail en voiture.
Ces journées de grève semblent aussi devoir donner une nouvelle impulsion aux projets de pistes cyclables en ville, un « RER V » qui pourrait prendre la forme de « pistes simples, bidirectionnelles, voies vertes ou même rues de quartier dans lesquelles le trafic motorisé aura été drastiquement limité ». Le coût moyen d’un kilomètre de telles pistes est estimé, à la louche, à 800.000 euros.
Mais il y a, aussi, tous ceux qui ont rechigné à prendre leur vélo en ces pluvieuses et venteuses veilles de Noël, qui ont renoncé à arriver au bureau crottés, haletants, transpirants, et sont tout bêtement restés chez eux, donnant ainsi un regain d’intérêt pour une idée toute simple, née il y a une bonne trentaine d’années mais qu’on se refuse toujours à mettre en route sérieusement : le télétravail.
Car enfin, objectivement, à quoi sert de se taper des heures d’embouteillages, de train, de RER, de métro ou de bus pour aller remplir au bureau des papiers qu’on pourrait tout aussi bien remplir chez soi ? Bon, à commenter les matches de foot de la veille autour de la machine à café, mais à part ça ?
Voilà pourquoi Paris ressemblera peut-être un jour à Amsterdam, avec la plus grande piste cyclable du monde qui remplacerait un périphérique devenu inutile. Et des banlieues qui cesseraient de se vider dès l’aube pour ne retrouver leurs habitants qu’au coucher du soleil. Merci qui ? Merci les Gilets Jaunes et la CGT !
A moins… A moins que les Français ne s’y ennuient, habitués qu’ils sont à râler sur tout et sur rien, et ne regrettent le temps où il faisait si bon d’invectiver ses compagnons d’embouteillage…