L’Arc Majeur sur l’E411 : 200 tonnes d’acier en suspension dans l’air !

Tout ceux qui roulent vers les Ardennes, le Luxembourg ou, dans l’autre sens, remonte d’Arlon vers Bruxelles, ne peuvent manquer cet audacieux « geste artistique » au km 99 à hauteur de Lavaux-St-Anne, aux limites des provinces de Namur et de Luxembourg.

On doit ce défi technologique à la Fondation John Cockerill, née en 2017 à l’initiative de la société John Cockerill (ex-CMI), qui, pour son bi-centenaire, a souhaité offrir à la Région Wallonne cette œuvre artistique de dimension exceptionnelle.

Six tentatives françaises

Pour concrétiser ce projet hors-normes, la Fondation a trouvé un accord avec le sculpteur français Bernar (sans « d » !) Vernet qui avait, en réalité, déjà conçu cet « Arc Majeur » en 1984, à la demande du ministre de la Culture Jack Lang, dans l’espoir de le placer sur une autoroute de l’Hexagone.

Malgré….six tentatives, ce programme n’a jamais pu aboutir, pour des tas de raisons, sur le sol  français et Bernar Vernet, qui avait été mis en relation en 1993 avec Bernard Serin, patron et aujourd’hui président de la société CMI rebaptisée depuis peu John Cockerill, a finalement trouvé un accueil favorable en Région Wallonne.

De l’acier wallon

Sous le patronage de la Fondation John Cockerill, rapidement soutenue par quelques partenaires industriels ou financiers, c’est finalement l’ autoroute E411, à hauteur du château de Lavaux-Ste-Anne, qui fut retenue pour le dégagement et l’ampleur de la vue à cet endroit.

Le chantier fut lancé en janvier 2018 après de nombreuses études techniques, compte tenu des défis technologiques à rencontrer en terme de stabilité, de résistance au vent, etc….

Deux arcs forment cette œuvre, dont la hauteur du plus haut atteint 60 mètres ! Le diamètre maximum est de 75 m et le poids de l’acier Corten ( un acier spécial qui s’auto-patine et accroît sa résistance au fil du temps) atteint près de 200 tonnes !

A noter que les aciers spéciaux mis en œuvre pour l’Arc Majeur sont aussi d’origine wallonne puisque ils ont été laminés par le groupe russe NLMK à Ittre dans le Brabant Wallon.

Unique en Belgique

La mise en place de l’œuvre a, elle aussi, été un véritable défi vu la géométrie de l’ouvrage, sa taille et son poids. Les structures ont été soudées par des équipes spécialisées dans les ateliers de John Cockerill à Liège.

La mise en place de l’œuvre a obligé la fermeture de l’autoroute, en août dernier, pendant plusieurs jours ! Un dispositif spécifique (avec de puissants ressorts) a été placé au sommet de la sculpture pour éviter que la structure ne bouge par vents violents.

Par ailleurs, des capteurs ont également été placés pour suivre le comportement de la sculpture 24 heures sur 24. Ce geste architecture, par son ampleur, est à ce jour unique en Belgique.

Une occasion aussi de montrer, à travers les défis technologiques rencontrés, la qualité mais aussi l’audace ces entreprises, quasi toutes wallonnes, qui ont été associées à la création et à la mise en place de cette œuvre monumentale.

1 COMMENTAIRE

  1. Personellement, je trouve cela très laid, pour m’exprimer très polimment.

    N’y a-t-il pas moyen de mettre en valeur le savoir faire wallon autrement qu’en exposant de l’acier rouillé ?

    Je me demande si les nombreux touristes passant par là seront tous en extase, ou ce demanderont plutôt ce que c’est que ce ‘brol’. Je ne suis absolument pas certain que ceci contribue a améliorer l’image de la Wallonie.

    Par 6 fois, les Français ont été aussi intélligents que de refuser cette horeur, cela en dit assez, non ?

    Ce qui est dommage à l’article, ce qu’il n’est fait aucune mention du financement. J’espère que cela n’a pas été financé avec les sous des contribuables.

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