Nous avions choisi de séjourner à Luxembourg plus proche de chez nous mais rien n’empêche de choisir une autre ville comme point de chute. Elles sont toutes reliées par des transports en commun https://quattropole.org/fr/tourisme/transports_publics_tickets_transfrontaliers. Ou même pour les plus sportifs par les pistes cyclables « Véloroute Saarlorlux » qui parcourent le pays des 3 frontières sur environ 473 km.
La plupart du temps la Veloroute serpente le long des vallées pleines de charme de la Sarre, de la Moselle et de la Sûre sans oublier le panorama sur les paysages fluviaux, les lacs lorrains et les vignobles sarrois et mosellans. Un site pour en savoir davantage https://quattropole.org/fr/tourisme/balades_v_lo_sur_la_veloroute_saarlorlux .
Sarrebruck, la plus française des villes allemandes
Encore une ville que la France et l’Allemagne se sont longtemps disputée jusqu’à son intégration définitive à la République Fédérale d’Allemagne en 1957. Sa proximité à deux pas de la frontière française ne pouvait que générer des conflits. Aujourd’hui, la ville est tout à fait apaisée et même si elle est la capitale du Land de la Sarre, elle fait figure de petite ville de province, ce qui lui donne tout son charme.
Le fleuve qui la traverse réunit pourtant les différents quartiers que se partagent les deux rives de la Sarre. C’est que la ville a pris son essor au 17ème siècle et connut son âge d’or sous la tutelle du duc Guillaume-Henri de Nassau-Sarrebruck. Dès le siècle suivant, l’architecte Friedrich-Joachim Stengel a transformé la cité médiévale pour lui donner le visage baroque qu’elle affiche encore aujourd’hui. Il a laissé des ouvrages mémorables sur chacune des rives.
Dans la vielle ville aux venelles piétonnes bordées de bistrots on retiendra la basilique catholique St-Jean, petit bijou du baroque situé sur le marché. Stengel y a construit une belle fontaine autour d’un obélisque sculpté cerné d’une grille ouvragée en fer. C’est ici, autour de la place que bat le cœur du vieux Sarrebruck.
Sur l’autre rive, on rejoint plutôt une zone résidentielle. C’est là que s’élève le château baroque conçu par Stengel sur les fondations d’un premier palais de style Renaissance. Deux incendies lors de la Révolution française et de la dernière guerre mondiale ébranlèrent la stabilité du château qui dût être restauré autour d’un pavillon central en verre et en acier dont la note moderne ne dépare finalement pas la façade, bien au contraire.
La place du château porte aujourd’hui le nom de place du Mémorial invisible car elle est parsemée de 2146 pavés gravés sur le dessous du nom d’anciens cimetières juifs. Mais le chef-d’œuvre de Stengel est sans aucun doute l’église protestante St-Louis élevée sur la place Royale bordée de 9 palais peints en blanc dont chacun portait le nom d’une famille de la noblesse.
A l’époque l’imposante église baroque était elle aussi de couleur blanche. La balustrade du toit est surmontée de 28 sculptures en grès qui évoquent des personnages issus de l’ancien et du nouveau testament.
Cité universitaire, Sarrebruck apparaît aussi comme une ville ouverte au monde, bonne vivante, surtout les jours de marché, l’occasion de découvrir les offres alléchantes de la gastronomie sarroise qui n’a rien oublié de ses origines françaises ! L’office du tourisme y organise d’ailleurs un tour guidé qui mixte la découverte de la ville avec celle de 3 bonnes tables…
Trêves, la plus ancienne des villes allemandes.
Fondée par l’empereur Auguste en l’an 16 avant J-C, la nouvelle cité romaine devint rapidement un centre culturel, économique et intellectuel important au point de devenir au début du 4ème siècle la capitale de l’Empire romain occidental sous le règne de l’empereur Constantin. L’édit de tolérance signé à Milan en 313 mit fin à la persécution des chrétiens et c’est ainsi que fut créé à Trêves un archevêché, le plus ancien d’Allemagne.
Mais fin du 5ème siècle, Trêves tomba définitivement sous la coupe des Francs. Son histoire va connaître les mêmes vicissitudes que celle de ses voisines à savoir un ballotage entre l’Empire germanique et la France qui se soldera par l’annexion définitive à la RFA en 1955.
La quantité et la qualité des traces de la colonie romaine conservés à Trêves ont valu à la ville d’être intégrée au Patrimoine mondial de l’Unesco dès 1992.
L’imposante Porta Nigra, vestige monumental de l’ancienne enceinte du 2ème siècle, ouvre l’accès au vieux centre. Deux puissantes tours à 4 niveaux flanquent la partie centrale à double arcade.
Au 11ème siècle, la porte fortifiée fut transformée en église à deux niveaux, ce qui en fait aussi un symbole de l’histoire de l’Occident même s’il ne subsiste plus qu’une abside romane depuis la remise en état de la porte fortifiée ordonnée par Napoléon Bonaparte.
A ce titre la cathédrale St-Pierre témoigne de la foi chrétienne depuis que Constantin a fait du christianisme une religion soutenue par son Empire.
Même si aujourd’hui les transformations de sa conception architecturale originelle racontent son évolution au fil des siècles, il n’en reste pas moins qu’elle repose sur un imposant sanctuaire du 4ème siècle.
Autre monument incontournable de l’époque romaine, les thermes impériaux qui comptaient parmi les plus grands établissements de ce genre dans le monde romain.
Non loin de là, un amphithéâtre du 1er siècle pouvait accueillir 20000 spectateurs autour d’une arène elliptique où se donnaient des combats de gladiateurs et d’animaux sauvages.
Trêves ne se réduit pas à son patrimoine romain, l’Unesco a également salué l’église Notre-Dame, la première de style gothique français construite hors de France dont l’intérêt réside surtout dans son plan en forme de croix grecque. L’époque médiévale se raconte aussi à l’envi sur la place du marché, le centre de l’animation de la ville.
Le regard embrasse ici une belle enfilade de maisons à colombages de styles variés, gothique, Renaissance et baroque. A retenir la fière inscription dorée en langue latine affichée sur la façade d’une élégante Maison Rouge : « 1300 ans avant Rome, Trêves existait ».
Dernière étape plus insolite, la visite de la maison de Karl-Marx né à Trêves en 1818. Si le site semble moins fréquenté, ce n’est pas le cas de sa statue devant laquelle se gravent de nombreux selfies entre autres de la part de touristes chinois.
Texte : Christiane Goor Photos : Charles Mahaux
Infos : www.visitluxembourg.com et https://quattropole.org
Se loger : Idéalement situé au cœur de la vieille ville, en bordure de la zone piétonne et à côté d’un parking souterrain pour ceux qui viendraient en voiture, l’hôtel Simoncini www.hotelsimoncini.lu a le grand mérite d’apparaître comme le prolongement d’une galerie d’art avant-gardiste du même nom et dont plusieurs œuvres décorent les 6 étages de l’hôtel.
Se nourrir : les choix ne manquent pas dans cette petite capitale mais nous avons particulièrement apprécié le Grand Café sur la place d’Armes et le Kaempff-Kohler sur la place Guillaume pour leur belle terrasse gourmande et la qualité des menus proposés. www.grandcafe-redbeef.lu et www.kaempff-kohler.lu.