Dans un entretien au Journal du Dimanche, le patron de la compagnie aérienne française en cessation de paiement XL Airways a appelé Air France à venir à sa rescousse, assurant pouvoir devenir un atout pour le groupe.
« Air France peut bouger. Le PDG du groupe, Ben Smith, en a le pouvoir. Il doit mettre XL chez Air France. Le dialogue social peut être réglé en 24 heures. En 12 mois, on peut définir un plan et devenir le sniper du groupe Air France sur le Low Cost long-courrier », a affirmé Laurent Magnin. Vendredi, Laurent Magnin avait indiqué que son entreprise, qui avait réclamé la veille son placement en redressement judiciaire, avait besoin de 35 M€ pour se relancer.
XL Airways n’a pas su anticiper
Si Air France, qui a déjà été approchée dans le passé, opposait à XL Airways une nouvelle fin de non-recevoir, un nouveau tour de table resterait possible, a espéré Laurent Magnin. «Des financiers peuvent se dire qu’on est dans le pays le plus touristique du monde et que l’aérien français ne peut pas échouer. Je suis persuadé qu’il y a un coup fumant à faire dans notre secteur», a-t-il plaidé.
Interrogé sur les causes des graves difficultés de XL Airways, qui dessert plusieurs destinations au départ de Paris, essentiellement en Amérique du Nord, notamment les USA et les Antilles, mais aussi en Chine, Laurent Magnin a pointé du doigt de nouveaux concurrents. « Nous n’avons pas vu venir la bulle Norwegian, ses avions neufs, son système de Low Cost moyen-courrier appliqué au long-courrier. Sur notre activité vers les USA, le choc a été frontal et nous n’avons pas su réagir assez vite », a-t-il concédé.
Mais la compagnie a surtout souffert du mouvement des «gilets jaunes» pendant l’hiver 2018-2019, a-t-il poursuivi. « Quand nos vols en provenance de Chine se sont retrouvés aux trois quarts vides, comme cet hiver, tout est devenu compliqué (…) l’été n’a pas suffi à rétablir la situation ».
Le Tribunal de commerce de Bobigny devrait de son côté examiner la demande de mise en redressement d’XL Airways aujourd’hui. Pourtant, a affirmé l’entreprise, «des solutions de sauvetage, passant notamment par un accord entre l’actionnariat actuel et Air France, tel que d’ailleurs négocié au printemps 2018, existent et sont plus que jamais d’actualité». (TI)