Conséquence, sans doute, d’un été torride et d’une prise de conscience croissante de la réalité du réchauffement de la planète, près de trois quarts des Français (72 %) se disent davantage intéressés par les enjeux environnementaux, révèle un sondage Harris Interactive pour M6 et RTL, publié le 2 septembre dernier.
Pour nombre d’entre eux, cela irait de pair avec un changement de comportement. Ainsi, 52 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà changé leurs habitudes tandis que, même si elles n’y ont encore rien changé, 20 % assurent qu’elles se sentent plus concernées qu’auparavant.
À une écrasante majorité, les Français se disent ainsi prêts à éteindre la lumière en quittant une pièce vide (99 %), à trier leurs déchets (97 %), à se passer des produits en plastique à usage unique (95 %), à ne plus utiliser de climatisation (82 %) ou à limiter le nombre d’e-mails envoyés (78 %). Plus étonnamment, ils se disent prêts, à 82 %, à consommer moins de viande.
Du souci à se faire
Ce qui est plus inquiétant pour le secteur du tourisme, c’est que les Français seraient également 65 % disposés à ne plus prendre l’avion — du moins c’est ce qu’ils affirment — et 53 % à ne plus utiliser de véhicules individuels. Dans un pays où la « bagnole » reste considérée comme une conquête sociale, elle n’est donc pas près de disparaître, même si l’industrie automobile française a du souci à sa faire.
Il ne s’agit évidemment que d’un sondage, et on demande surtout comment feront désormais les Français pour partir en vacances. D’autant que la plupart des destinations sont inaccessibles autrement qu’en avion, même en France : qu’on songe aux Antilles, à La Réunion, etc.
Il n’en reste pas moins que les séjours « proches » sont appelés à connaître une popularité croissante et… que le modèle du tourisme de masse a probablement atteint son acmé. Les difficultés que connaissent aujourd’hui les grands tour-opérateurs, même si elles ont aussi d’autres causes, en sont une illustration supplémentaire.
Quoi qu’il en soit, il s’agit bien d’une tendance lourde, qu’il faudra désormais prendre en compte.
Place aux jeunes !
En matière d’écologie, les Français adultes se déclarent par ailleurs pessimistes à 69 %, un chiffre qui tombe à 41 % chez les 18-24 ans, alors qu’on aurait pu penser le contraire. Sans doute les plus jeunes, souvent considérés comme mieux informés, font-ils davantage confiance à la technologie pour faire face aux défis du réchauffement climatique, notamment. C’est au moins l’explication qui vient d’abord à l’esprit.
[Source : Ouest France]