Cette fois, les réseaux sociaux ont été utiles pour exprimer une indignation devant une catastrophe écologique sans précédent. Une grande partie de l’Amazonie se trouve au Brésil et son actuel président d’extrême-droite a décidé de faire plaisir aux grands agriculteurs et sociétés minières.
L’Amazonie : la deuxième plus grande forêt du monde !
L’Amazonie est une région naturelle d’Amérique du Sud dont la superficie est de près de 7 millions de km². L’Amazonie est la deuxième plus grande forêt du monde, derrière la taïga et l’une des régions les plus humides de la planète, d’où une grande richesse en biodiversité.
Plusieurs pays sont concernés par ce vaste territoire : Brésil (63 %), Bolivie (6 %), Pérou (10 %), Colombie (7 %), Équateur (1,5 %), Venezuela (6 %), Guyana (3 %), Suriname (2 %) et Guyane française (1,5 %).
L’Amazonie produit 15 % de l’eau des rivières et freine le changement climatique en absorbant le CO2. Sans oublier la richesse en espèces végétales et animales. Elle contient 10 % de toutes les espèces au monde. C’est le dernier refuge du jaguar, des harpies et de loutres géantes.
Les peuples indigènes avaient déjà annoncé le désastre
On connait surtout le chef Raoni dont le peuple Kayapo s’inquiétait de la déforestation dès la fin des années 70. Ce n’est cependant qu’après sa rencontre avec le chanteur Sting, qui lui rend visite dans le Xingu en 1987, qu’il accède à une notoriété internationale.
L’intérêt des médias en fait un porte-drapeau naturel de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne, gravement mise en danger par la déforestation anarchique, l’avancée des cultures de soja et les barrages hydroélectriques.
Des hommes sont responsables de ces incendies depuis des semaines
Depuis près de trois semaines maintenant, la forêt amazonienne est en feu. Ce n’est pas un événement isolé: selon l’Institut national de recherche spatiale brésilien, les satellites ont détecté plus de 74 000 incendies en 2019, une augmentation de plus de 100 % par rapport à l’année dernière.
Sur l’année 2018, on comptait 40 136 incendies, en 2017 : 52 133, en 2016 : 68 184 feux.
Selon Christian Poirier, directeur de programme de l’organisation à but non lucratif Amazon Watch, a déclaré: « La grande majorité de ces incendies en forêt amazonienne sont allumés par l’homme ». Ces espaces seront utilisés pour l’élevage de bovins et l’agriculture !
Des conséquences pour le reste du monde
Plus de 20% de l’oxygène de la planète provient de l’Amazonie, souvent appelé le « poumon du monde ». Brûler l’Amazonie n’empêche pas seulement la forêt amazonienne d’absorber le dioxyde de carbone et produire de l’oxygène, il libère du carbone que la forêt en feu stockait depuis des décennies. Cette fois, nous sommes directement concernés et les états commencent véritablement à se mobiliser.
Pendant ce temps, le président brésilien s’en prend aux ONG
Lorsque le président (d’extrême-droite) a publiquement qualifié les données satellitaires de « mensonges », le responsable respecté de l’Institut national de recherche spatiale du Brésil, Ricardo Galvão, a défendu les recherches de son équipe et a été licencié quelques jours plus tard.
Le président Bolsonaro (photo ci-contre) a même indiqué que Ricardo Galvão travaillait pour une ONG internationale. C’est un discours familier dans la rhétorique nationaliste de sa campagne. Il affirmait que les étrangers cherchent à enrayer le développement du pays en formulant des critiques à l’encontre de la politique environnementale du Brésil.
Cependant, pour compléter ce tableau peu glorieux, le président brésilien ne s’est jamais caché sur sa volonté de faire de l’Amazonie un eldorado pour les investisseurs agricoles et miniers, au détriment des peuples autochtones et de l’environnement.
Des incendies également en Sibérie et dans la Grande Canaries
Bien que les incendies en forêt amazonienne soient alarmants, ils ne sont pas les seuls à enflammer de vastes étendues de terre. De gigantesques incendies de forêt ont brûlé en Sibérie.
Les projecteurs se sont tournés vers l’île de Grande Canarie. L’incendie a épargné les zones résidentielles et les hauts lieux touristiques, mais s’est étendu au parc naturel de Tamadaba, qui abrite certaines des plus anciennes pinèdes de l’île.
Serge Fabre