Fausses idées et idées courtes

On le lira par ailleurs : le dernier des paquebots MSC, le Grandiosa, sera lancé dans très exactement cent jours. Dans le monde du tourisme, c’est à peu près la seule chose dont on soit sûr. Car, à de (très) rares exceptions près, les chantiers navals sont d’une extraordinaire précision à ce niveau.

C’est une exigence, car les compagnies programment leurs croisières des mois à l’avance et les intègrent bien évidemment dans leurs prévisions de vente au jour près. Et la taille des navires ne cessant de croître, chaque semaine de croisière représente plusieurs millions d’euros de chiffre d’affaires.

Ce n’est pas comme en politique, où on est dans le flou le plus total. Dans cent jours, la Grande-Bretagne fera-t-elle encore partie de l’Union Européenne ? Probablement pas — on écrit probablement, parce qu’avec un clown de la trempe de Boris Johnson, tout reste possible.

La Belgique aura-t-elle un gouvernement ?

Probablement pas non plus, la vraie question étant de savoir si le record précédent sera ou non battu. Dans l’un et l’autre cas, tout le monde s’en fiche à vrai dire, personne n’ayant le pouvoir de peser sur les évènements.

Ainsi, la vie politique, tant nationale qu’internationale, est-elle rythmée par des micro-crises qui freinent (ou accélèrent, d’ailleurs) la mise en place de solutions prévues – voulues – attendues- redoutées (biffez les mentions inutiles).

Qu’en serait-il si l’industrie fonctionnait ainsi ? Les chantiers navals, mais aussi l’industrie aéronautique, entre autres, sont à cet égard des modèles de gestion à long terme, une expression dont la plupart des responsables politiques sont bien incapables de comprendre le sens.

Les augmentations vont baisser

Vous pensiez que, grâce aux Ryanair et autres easyJet, qui ont aussi contraint les compagnies traditionnelles à baisser leurs propres prix, l’avion était moins cher aujourd’hui qu’hier ? Que nenni !

Dans son rapport trimestriel, l’Observatoire des prix « révèle » que le prix des billets d’avion a augmenté près de deux fois plus vite que l’inflation : près de 30 % en fait (29,4%), contre 15,6 % d’inflation cumulée depuis 2010. Mais c’est fini tout ça : les prix de l’industrie mondiale du voyage devraient ralentir en 2020.

Entendez par là que la hausse des prix va diminuer, grâce aux prix de l’aérien qui vont un petit peu baisser, surtout en Europe et en Amérique latine, mais sera compensée par une hausse des tarifs hôteliers et des prestations terrestres.

D’étonnement en étonnement

A côté de cela, il faut bien reconnaître aussi qu’on s’étonne toujours de plus en plus facilement. Un exemple ? TUI nous explique — qui n’a manifestement rien d’autre à « communiquer », comme ils disent, en cette période de vacances — que « de plus en plus d’adolescents partent en vacances sans leurs parents ». Et alors ?

Déjà qu’il y a longtemps qu’ils n’ont plus besoins de leurs vieux pour aller au cinoche, au resto, dormir chez des potes, etc., pourquoi en auraient-ils encore besoin pour leurs vacances ?

Autre exemple : les compagnies aériennes critiquent les compensations qui sont dues aux passagers en cas de retard. Ben tiens ! Qui n’a jamais râlé de devoir payer pour avoir dépassé l’heure imprimé sur le ticket de l’horodateur ?

C’était notre rubrique « On ne nous prend pas pour des cons ».

 

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