À l’instar de plusieurs pays industrialisés, le Canada compte une population vieillissante et cela entraîne, globalement, un vieillissement de la main-d’œuvre au pays.
Selon l’étude sur Les professions comptant des travailleurs âgés que vient de publier Statistique Canada, en 1996, le pays comptait 2,7 travailleurs de 25 à 34 ans pour chaque travailleur âgé de 55 ans et plus. Aujourd’hui, le ratio entre les jeunes travailleurs et les travailleurs âgés est presque paritaire : on compte environ le même nombre de jeunes travailleurs que de travailleurs âgés.
En soi, ce n’est pas un problème, bien sûr. On peut même trouver avantageux de pouvoir compter sur un grand nombre de travailleurs ayant acquis un bon bagage d’expérience et de connaissances…
Dangers !
L’étude de StatCan met toutefois en lumière certains dangers liés au vieillissement de la main-d’œuvre. Des secteurs sont plus menacés que d’autres.
Par exemple, le vieillissement de la main-d’œuvre n’est absolument PAS problématique dans des « professions à croissance rapide », comme pour les professionnels du domaine de la publicité, du marketing et des relations publiques, mentionne StatCan.
Qu’en est-il du secteur des agents de voyages ? L’étude ne le dit pas spécifiquement. Par contre, chacun sait que la relève constitue un des grands enjeux de l’industrie du voyage…
L’étude relève justement qu’au sein de certaines professions, le vieillissement peut être exacerbé par des difficultés à attirer de plus jeunes travailleurs. « Une profession ou un secteur qui compte des proportions plus importantes de travailleurs âgés peut poser certains défis aux employeurs qui devront se montrer concurrentiels lorsque viendra le temps de recruter de la main-d’œuvre pour remplacer les travailleurs âgés au cours des décennies à venir », prévient StatCan.
Le libre-service plutôt que les intermédiaires
Pire encore : l’agence souligne que le fait qu’une industrie compte des travailleurs plus âgés et relativement peu de jeunes travailleurs peut être un signe de son déclin.
Parmi les causes évoquées pour les activités en déclin, l’agence fédérale mentionne l’automatisation (le remplacement de travailleurs par des machines), la délocalisation (le déménagement de certaines industries manufacturières vers des pays où la main-d’œuvre est moins coûteuse) et le remplacement. C’est dans cette dernière catégorie que StatCan place les agents de voyages.
« Les méthodes de remplacement peuvent comprendre le fait d’avoir recours à un plus grand nombre d’activités en libre-service, qui permettent aux personnes d’accomplir les tâches elles-mêmes et éliminent le besoin d’employer des travailleurs intermédiaires, comme les agents de voyages, les caissiers, les libraires et les caissiers de banque. »
Statistique Canada ne porte pas de jugement sur le vieillissement de la main-d’œuvre au pays. L’étude vise simplement à sensibiliser les responsables des politiques et les planificateurs.
« Cela permettra aux responsables des politiques et aux planificateurs de mieux se préparer aux demandes et aux pénuries de main-d’œuvre potentielles, et d’élaborer des stratégies de rajeunissement des professions. »
Autres données de l’étude
- De nombreuses professions n’exigeant pas de grade universitaire affichent une grande proportion de travailleurs âgés. Étant donné que de plus en plus de jeunes fréquentent l’université ou le collège, il devient difficile d’attirer de jeunes travailleurs dans bon nombre de ces professions répandues.
- Le rythme du vieillissement est influencé par la rapidité de la croissance au sein des professions. Autrement dit, les professions qui connaissent une croissance rapide ont pour effet de ralentir le rythme du vieillissement, tandis que les professions qui connaissent un déclin vieillissent plus rapidement