Alors qu’il y a des tensions importantes entre l’Iran et les États-Unis, la Bourse de New York est euphorique. L’Iran vient d’abattre un drone américain, mais malgré cela, malgré le risque d’une hausse du cours du pétrole, les marchés restent enthousiastes.
Jeudi, la Bourse de New York a terminé la journée dans l’euphorie. Et pour cause, la plupart des traders sont certains maintenant que la banque centrale américaine va baisser ses taux une première fois en juillet et qu’ensuite, elle va continuer à diminuer ceux-ci à un rythme régulier. Or, la Bourse raffole des taux d’intérêt bas ! Elle ne rêve que d’argent gratuit, et de l’argent gratuit, elle va en avoir plein grâce à la banque centrale américaine.
Le raisonnement des traders est qu’avec des taux bas, les entreprises pourront se financer plus facilement, et donc être plus rentables et investir davantage. Cela, c’est pour la vision des traders, qui est une vision « myope » de court terme. A contrario, on peut aussi penser légitimement que si la banque centrale américaine (mais c’est aussi le cas en Europe) baisse ses taux, c’est que l’économie ne va pas bien.
On assiste à un paradoxe : les nouvelles économiques ne sont pas excellentes, mais les marchés financiers se focalisent sur le court terme, sur des espoirs de baisse des taux d’intérêt ou sur des espoirs de la fin prochaine du conflit commercial entre la Chine et les États-Unis…
C’est le cas cette semaine avec le cours du pétrole qui a bondi lorsque l’Iran a affirmé avoir abattu un drone américain espion, violant son espace aérien. Donald Trump a immédiatement réagi, évidemment via un Tweet, en disant que l’Iran avait commis une très grave erreur !
Et tout cela se passe où ?
Mais dans le détroit d’Ormuz, qui est le plus important et plus étroit passage de transit pour le pétrole. Tous les jours, de 17 à 19 millions de barils passent par ce détroit d’Ormuz, soit le cinquième de la consommation mondiale.
Mais cela n’a pas empêché la Bourse de New York de montrer son enthousiasme car elle part du principe que les Saoudiens, les ennemis jurés de l’Iran, se débrouilleront pour compenser un éventuel blocage du détroit d’Ormuz.
Et même ce bocage, les traders n’y croient pas trop car ils savent que la 5ème flotte des États-Unis est juste à Bahreïn et à Oman. Bref, le message de la Bourse en ce moment ressemble à un « fichez moi la paix avec vos mauvaises nouvelles, la seule chose qui compte, c’est que l’argent va rester gratuit pendant longtemps encore ».
Vous avez dit « myopie » ?