Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler des résultats des élections, mes confrères le font déjà très bien. Je vais vous parler plutôt d’un anniversaire passé quasi sous silence… Samedi dernier, cela faisait un an, jour pour jour, qu’était mis en place le fameux RGPD, le règlement général de protection des données.
Ce règlement, dont tout le monde a entendu parler, ne serait-ce que parce que nos boites mail ont été surchargées, l’an dernier, de messages nous expliquant que nos interlocuteurs respectaient bien la confidentialité de nos données personnelles.
Evidemment, la question est: à part les avocats et autres consultants qui ont gagné de l’argent dans cette histoire, qu’en est-il un an après ? A-t-on réalisé des progrès dans la protection de nos données ? En Belgique, la réponse est nuancée…
Nuancée parce que l’autorité de protection des données a fait son boulot : en un an, elle a répondu à 6.514 questions d’information, elle a aussi traité 340 plaintes et requêtes et elle a donné 277 avis ! Sans oublier qu’elle a été informée de 694 fuites de données.
Alors je dis que la réponse est nuancée, car bien que cette autorité de protection des données ait mené plusieurs inspections, elle n’a pas infligé de sanctions… Pourquoi ? Mais parce que sa direction était alors une direction « ad interim » et donc, elle n’a pas voulu engager la responsabilité de l’actuelle direction, qui n’est en place que depuis la fin avril.
En revanche, ce qu’on apprend via la petite enquête réalisée par mes confrères du journal L’Echo, c’est que cette nouvelle réglementation des données a un coût, et pas petit : certains grands hôpitaux, par exemple, ont budgété 450.000 euros sur 5 ans pour se mettre en conformité avec cette nouvelle réglementation. Pour les grandes entreprises, il faut compter 8.000 euros par jour selon la FEB.
Quand on regarde avec le recul cette nouvelle législation, il y a au moins deux paradoxes. Le premier, c’est qu’un sondage européen montre que 32% des personnes interrogées font moins confiance aux entreprises, quant à l’utilisation faite de leurs données qu’il y a un an.
C’est fou et totalement idiot puisque nos données sont désormais mieux protégées depuis un an. L’autre paradoxe était hélas prévisible : en France, par exemple, l’autorité de protection des données a reçu plus de plaintes concernant des PME que les géants du Net comme Facebook ou Google…
En fait, le bilan après un an pourrait se résumer à les Européens se méfient de nos PME, alors qu’ils sont mieux protégés que par le passé, mais en revanche, ils sont moins pointilleux à l’égard des GAFA, Google, Apple, Facebook et autre Amazon qui, eux, pillent à longueur de journée nos données. Comprenne qui pourra…