Le low-cost long-courrier pas si disruptif ?

Afin d’avoir un aperçu concret, OAG s’est penché sur la question du développement du low-cost long-courrier. Il a été décidé de se baser sur une journée typique d’avril et d’examiner les données de développement des compagnies low-cost pour les dix dernières années.

Il apparaît alors que le plus fort développement s’est produit dans le court-courrier. A titre indicatif, il a été décidé de considérer «court-courrier» les trajets de moins de 1.000 nautiques (1852 km), «moyen-courrier» entre 1.001 et 2.000 nautiques (jusqu’à 3’704 kilomètres) et le reste «long-courrier».

En 2009, plus de 10.700 vols (87%) des compagnies low-cost étaient sur des trajets de moins de 1.000 nautiques. Les itinéraires classiques étaient des Londres – Munich ou Singapour- Jakarta. Cette année, ce sont près de 24.400 vols (82,4%) de ce type qui sont prévus.

En termes absolus, la partie qui s’est le plus développées dans le marché low-cost ces dix dernières années est celle du moyen-courrier avec des trajets comme Paris – Casablanca (1’041 nautiques) et Manille – Kuala Lumpur (1.300 nautiques) avec des durées de vols entre trois et quatre heures. Là, le nombre de vol a plus que triplé en dix ans.

Au final, moins de 2% des vols low-cost sont opérés sur des trajets de plus de 2’000 nautiques, bien que cela représente une offre quatre fois plus importante qu’il y a dix ans. Et si l’on fait une comparaison avec les compagnies legacy, où plus de 7% des vols programmés opèrent sur des lignes de plus de 2.000 nautiques, on réalise que le low-cost a encore du chemin à parcourir avant d’être une véritable concurrence sur ce secteur.

La plus grande ligne figurant dans l’instantané réalisé par OAG est le Buenos Aires – Londres Gatwick de Norwegian qui dépasse légèrement les 6.000 nautiques, suivi du Rome – Los Angeles de la même compagnie. Détail intéressant: alors que le B787 est utilisé sur 51 lignes (24% de l’ensemble des vols dans cette catégorie), aucun A350 n’est enregistré.

Une situation appelée à changer l’année prochaine lorsqu’Air Asia X recevra ses nouveaux appareils, ce qui prouve que les vols long-courriers à bas prix et à couloir unique sont au moins populaires auprès des compagnies aériennes – plus de la moitié des services seront assurés par de tels appareils avec des transporteurs tels que Fly Dubai, West Jet, Scoot et Jet Blue.

En conclusion, si le low-cost long-courrier a bénéficié d’une large couverture médiatique ces dernières années, la réalité montre qu’il ne représente qu’un très faible pourcentage de la capacité des compagnies aériennes low-cost. L’accent reste mis sur le moyen-courrier. Beaucoup de bruit pour finalement peu de disruption donc. Et si l’on observe une ligne comme Londres- New York, l’une des plus rentables, il ressort que le développement s’est produit avant tout du côté des compagnies legacy.

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