Avec la suppression de la licence d’agence de voyages, notre Union Professionnelle a tenté de trouver, sinon une parade, du moins un palliatif, avec pour but de rendre les professionnels reconnaissables, de les rendre crédibles aussi vis-à-vis de potentiels nouveaux aventuriers qui voudraient se lancer dans ce beau métier.
C’est ainsi que la BTA est née, et avec son corollaire : le CERTA, ce certificat de professionnalisme. L’idée est certainement valable, et en tout cas personne n’a encore trouvé mieux. Cela dit, si l’on se met à la place des agents de voyages, tout n’est pas rose pour autant.
Pagtour se fait ici l’écho d’une agent de voyage qui est aussi chroniqueuse occasionnelle de votre quotidien en ligne sous le nom très liégeois de Nanesse. Voici la lettre qu’elle a reçue, sans doute comme la plupart d’entre vous :
Madame,
Veuillez trouver ci-joint la facture concernant les cotisations 2018 pour MME XXX pour XXX TRAVEL toujours ouverte en nos livres.
Cette facture est à payer sur le compte BE04732044443431 avec la communication structurée reprise sur celle-ci.
Nous vous remercions pour son règlement rapide et vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos meilleures salutations.
L’équipe Belgian Travel Academy
Et voici sa réponse :
Bonjour Madame,
Je crois bien vous avoir signifié in tempo no suspecto que cela ne m’intéresse pas d’être membre de la BTA.
Plus de licence = faire partie d’un organisme qui veut prendre la place, non, non, non. Ou alors on met en place un comité qui fait la chasse à tous les organisateurs de voyages qui ne se gênent pas pour organiser des voyages, même lointains en se passant royalement des services des professionnels.
Si l’on comprend bien les motivations honorables de la BTA, on comprend aussi les réticences de l’agent de voyages. Cela fait plusieurs années que nous le disons dans PagTour : il faut que le grand public soit parfaitement informé des risques qu’il prend en faisant confiance à n’importe quel organisateur amateur, et des avantages qu’il a à passer par une agence professionnelle, reconnue grâce à son certificat. Mais Nanesse le souligne à juste titre : ce n’est pas encore suffisant !
Il faudrait aussi pouvoir établir des conditions d’accès à la profession qui permettraient de poursuivre ceux qui n’y répondent pas, et ces conditions doivent être plus que financières. La seule condition qu’il ne fallait pas supprimer, c’était l’expérience professionnelle exigée.
Un assez gros budget a été accordé par la région wallonne (et le CGT) pour diffuser l’information dans le public. Espérons que cette information ait la visibilité qu’elle doit avoir impérativement, sinon tous ces efforts ne serviront à rien. Et il y aura de moins en moins de membres à la BTA, ce qui serait vraiment dommage…