Le peuple a ceci de fascinant, c’est qu’il prend pour argent comptant les salades que lui racontent les dirigeants politiques et économiques. Mais, lorsque les choses tournent mal, ces mêmes élites sont – elles – à l’abri du danger alors que le peuple paie cash le fait d’avoir accordé du crédit aux balivernes qu’on lui a raconté !
Ce scénario on l’a vu des dizaines de fois par le passé, encore récemment avec le Venezuela et même dans un pays comme la Grande-Bretagne. La presse a en effet dévoilé que le gouvernement britannique a prévu un plan dénommé « yellowhammer » en cas de Brexit sans accord.
Autrement dit, un plan est prévu pour évacuer la Reine, son mari et les membres de la famille royale si la situation devait s’envenimer pour eux, à Londres, dans le cas d’un Brexit sans accord.
Les autorités craignent que la famille royale soit prise physiquement à parti en cas d’émeutes par des Britanniques qui lui en voudraient si la situation politique obligeait la Reine à prendre exceptionnellement parti dans le débat sur le Brexit.
« Le peuple a ceci de fascinant, c’est qu’il prend pour argent comptant les salades que lui racontent les dirigeants politiques et économiques »
Les Britanniques sont en effet attachés à la neutralité politique de la Reine. Même si ce scénario est peu probable, le gouvernement britannique est obligé de sortir du tiroir des plans d’évacuation qui datent de 1962, c’est-à-dire de l’époque de la crise des missiles à Cuba !
En-dehors de l’exfiltration de la Reine, la presse britannique a aussi publié la liste de dizaines de milliardaires britanniques prêts à prendre la poudre d’escampette en cas de Brexit sans accord. C’est le Times qui a dévoilé comment ces milliardaires tout en soutenant et finançant les partis pro-Brexit, se sont arrangés pour ne pas supporter les inconvénients de ce même Brexit.
Autrement dit, ces milliardaires financent des anti-européens, mais se sont déjà mis à l’abri en Europe. Les uns au Portugal, les autres en Suisse, d’autres à Monaco et d’autres encore dans les îles anglo-normandes. C’est la version Brexit, du « faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ».
Le philosophe et mathématicien américano-libanais Nassim Taleb a démontré dans son dernier livre, « Jouer sa peau », qu’il fallait avoir le plus grand dédain pour ceux et celles qui préconisent des solutions dont ils n’auront pas à assumer les conséquences négatives.
En clair, les très riches dictent aux autres ce qu’ils doivent faire, mais ils sont au balcon. Traduction, ils sont au chaud dans des paradis fiscaux, tandis que le peuple britannique lui fera la queue pour trouver des produits frais, ce n’est pas franchement nouveau comme scénario, mais c’est affligeant de voir à quel point les gens tombent toujours dans les mêmes pièges.