Pour les investisseurs en Bourse, la hotte de Saint-Nicolas risque d’être plutôt vide cette fin d’année. Notre chroniqueur éco, nous explique pourquoi les investisseurs boursiers broient du noir en ce moment.
La Bourse reste très nerveuse en ce moment. Les épargnants qui suivent son évolution sont inquiets comme d’ailleurs ceux qui gèrent leur argent pour eux.
Pendant des années, la Bourse était gagnante à tous les coups ou presque. Et c’était quasi normal. D’abord, parce qu’il n’y avait pas d’alternative à la Bourse vu que les taux d’intérêt étaient quasi à 0%.
Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. La Bourse était aussi dopée par un pétrole pas cher, par une croissance solide dans le monde entier et par des banquiers centraux qui soutenaient directement ou indirectement la Bourse.
Et puis, depuis quelques mois, ce bel alignement des planètes n’est plus là ou ne fonctionne plus. Là aussi, c’est normal : comment avoir confiance en la Bourse quand vous savez qu’elle peut décrocher si la Grande-Bretagne lance un Brexit sans accord avec l’Union européenne ? Comment avoir confiance dans la Bourse, quand vous savez que la trêve signée entre les États-Unis et la Chine peut voler en éclats à tout moment ? Comment avoir confiance dans la Bourse quand l’Italie et la Commission européenne n’arrivent pas à s’entendre sur le déficit budgétaire italien ?
« Pour les amateurs de Bourse, la hotte de Saint-Nicolas risque d’être plutôt vide ce 6 décembre »
Et pire encore, comme les investisseurs adorent jouer à se faire peur, la nouvelle crainte depuis quelques jours – et c’est surtout elle qui fait vaciller en ce moment les Bourses – c’est que les États-Unis risquent d’entrer en récession.
Alors, pas demain, mais qui sait, dans un an ou maximum deux ans ? Et donc, depuis plusieurs semaines, le jeu boursier consiste à tenter de savoir quand exactement aura lieu la récession aux États-Unis.
Tous les experts sont d’accord sur un point, comme les États-Unis connaissent leur plus longue période de hausse de leur histoire, forcément, cette hausse doit bien s’arrêter un jour. Mais quand exactement ?
Et comme si cela ne suffisait pas, les plus pessimistes se basent depuis deux jours sur l’inversion des courbes de rendement. En français courant, ça veut dire que les taux américains à dix ans sont plus faibles que les taux à 2 ou 3 ans, ce qui est bien entendu anormal. Les taux d’intérêt à long terme doivent toujours être plus élevés que les taux à court terme.
Or, justement, les spécialistes savent qu’une inversion des taux précède souvent une récession. Autrement dit, l’inversion de la courbe des rendements, c’est un peu comme le canari dans la mine : c’est un signe avant-coureur d’une crise.
Et voilà pourquoi les amateurs de Bourse sont en mode semi-panique en cette fin d’année. La hotte de Saint-Nicolas risque d’être donc plutôt vide ce 6 décembre.