La face cachée du juteux business des passeports en Europe

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Alors qu’on vient d’apprendre que le passeport japonais est le passeport le plus puissant au monde, des juges et des ONG alertent les citoyens sur le business des passeports que pratiquent certains pays européens. Le danger selon ces juges, c’est qu’on fasse entrer en Europe des personnes certes très riches, mais surtout corrompues et dangereuses. Amid Faljaoui, notre chroniqueur éco, nous en dit plus sur ce business des passeports.

Pour voyager aujourd’hui dans le monde, le passeport le plus puissant, c’est le passeport japonais.

Pour la simple raison que ce passeport s’est retrouvé en tête du classement mondial des passeports donnant accès à un maximum de pays sans avoir besoin de visa.

En l’occurrence, le passeport japonais permet de se rendre dans 190 pays sans visa. Le deuxième passeport le plus puissant au monde est le passeport Singapourien, suivi du passeport français, sud-coréen et allemand.

En revanche, comme on peut s’en douter, les plus mauvais passeports appartiennent à des pays en guerre ou avec des gouvernements autoritaires : on y retrouve un pêle-mêle des pays comme la Corée du Nord, le Soudan du Sud, le Yemen ou la Syrie. Et pour ceux et celles qui se demandent ce qu’il faut faire pour avoir un passeport qui combine toutes les destinations sans avoir besoin de visa, c’est simple, le calcul a été fait par le cabinet Henley & Partners, il vous faudrait cumuler au minimum 14 passeports.

En revanche, certaines personnes très riches ne rêvent que d’avoir un passeport européen. Pour elles, c’est le nirvana absolu et pour cela, elles sont prêtes à verser les sommes qu’il faut, soit en cash, soit en achetant un bien immobilier sur place.

Ce business des passeports ne se passe pas dans des contrées exotiques mais en Europe, à nos portes.

Un pays comme Chypre, par exemple, a récolté 4,8 milliards d’euros depuis 2013 grâce à ce business juteux des passeports.

Un pays comme Chypre, par exemple, a récolté 4.8 milliards d’euros depuis 2013 grâce à ce business juteux des passeports. Chypre n’est pas le seul pays d’Europe qui pratique la vente de passeports. Trois autres pays font de même : l’Autriche, la Bulgarie et Malte.

Et douze autres pays comme l’Espagne ou le Portugal ne vendent pas des passeports mais octroient sous condition des droits de résidence à de riches investisseurs.

Selon le rapport de deux ONG, 6.000 passeports et près de 10.000 permis de séjour ont donc été ainsi octroyés au cours des 10 dernières années!

A priori, le deal semble correct : côté pile, ces passeports et ces permis de résidence donnent de l’argent et des investissements aux pays qui les octroient. Rien de grave au premier abord, surtout si cela peut aider des pays comme le Portugal qui en bien besoin après avoir souffert de la crise financière.

Mais il y a hélas un danger d’un côté face : et ce danger, c’est de voir des personnes non fréquentables, corrompues profiter de ces passeports de complaisance pour circuler librement en Europe. Certains juges qui luttent contre le blanchiment d’argent et la corruption disent que leur travail est anéanti par ces « golden visa », comme on les appelle.

La commission européenne a entendu leur message et a promis de mettre sur pied des instructions pour que les pays concernés soient plus regardants sur l’origine des fonds des investisseurs étrangers… Affaire à suivre.

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