On a frôlé la catastrophe le 26 juin dernier quand un avion de ligne a momentanément disparu des radars au-dessus de Brest suite à une panne du système de contrôle aérien. Un exemple parmi tant d’autres, attestant de la vétusté alarmante des systèmes de contrôle du trafic aérien français.
A la suite de cet énième incident qui aurait pu virer drame, l’un des patrons de la Direction Générale de l’Aviation Civile y a d’ailleurs perdu son poste révèle le journal Les Echos ce jeudi. Il faut dire que l’incident est proprement hallucinant. C’est lors d’une mise à jour classique du système de traitement des plans de vol qu’une grande partie des données sur les avions en l’air à ce moment-là ont disparu.
Résultat, il a fallu que les contrôleurs ressaisissent dans l’urgence, et à la main, les informations. Au centre de Brest, un avion a même carrément disparu des écrans, occasionnant une belle frayeur car il y avait risque de collision avec un autre appareil. L’aviation civile parle d’un « événement sécurité hors norme », mais c’est l’évènement que beaucoup redoutaient depuis longtemps…
Un système de navigation aérienne obsolète et dépassé
Un rapport du Sénat évoquait, en juin dernier, la vétusté des tours de contrôles de l’hexagone avec des logiciels anciens, datant des années 80, ou encore ces centres qui utilisent encore des bandelettes de papier (appelées « strips ») où figurent les numéros de vol, le type d’avion, sa destination, sa route, son altitude prévue… ainsi que les instructions transmises aux pilotes. C’est toujours le cas pour trois des cinq centres de contrôle français alors que les strips ont disparu depuis de très nombreuses années dans tous les autres pays européens. L’informatique… ça peut être bien.
Le pire dans l’histoire, c’est qu’on a dépensé 2 Md€ pour moderniser le système depuis 2011... Résultat, outre les risques d’accident, ce sont les retards qui s’accumulent… Et pas seulement en France, car la moitié du trafic contrôlé par les aiguilleurs du ciel concerne des appareils en survol du territoire.
Conséquence de cette exception française, des vols annulés par centaines, des millions de passagers retardés dans toute l’Europe, un coût de plusieurs milliards d’euros pour l’économie européenne et une multiplication d’incidents techniques. En attendant un nouveau système, déjà promis pour 2015, et qui devrait entrer en service en… 2021/2022, ce sont les retards qui s’accumulent. Selon certaines sources, ils pourraient toucher 40 % des vols en juillet.
Bonnes vacances et encore bon vol (ou survol) !