C’est ce que souligne Michel Kelly-Gagnon, PDG de l’Institut économique de Montréal (IEDM), en présentant la note économique intitulée Transport aérien : les taxes et frais élevés pénalisent les voyageurs. Cette note a été rédigée par Alexandre Moreau, un analyste en politiques publiques associé au groupe de réflexion indépendant sur les politiques publiques.
PLUS DE 1,5 Md$ DE TAXES ET FRAIS CHAQUE ANNÉE
Selon l’auteur, l’industrie aérienne se voit en effet plombée par les nombreux prélèvements qui haussent le prix des billets et réduisent son potentiel de croissance. Le total des recettes perçues par l’ensemble des paliers gouvernementaux sous forme de taxes (sur le carburant ou les biens et services par exemple), de droits ou de loyer, prélevées auprès des consommateurs, des transporteurs aériens ou des aéroports, dépasse 1,5 Md$ chaque année au Canada.
« C’est énorme ! Cela mine la compétitivité des aéroports et nuit aux voyageurs. Pour au moins une partie de ces frais, on sort clairement de la logique d’utilisateur-payeur : ils ne sont plus qu’une source de revenus pour le gouvernement », observe Alexandre Moreau.
Pour au moins une partie de ces frais, on sort clairement
de la logique d’utilisateur-payeur : ils ne sont plus
qu’une source de revenus pour le gouvernement.
L’analyste relève que les frais d’utilisation versés aux aéroports canadiens par les compagnies aériennes sont en moyenne 50 % plus élevés que la moyenne des dix aéroports américains les plus coûteux, et neuf fois plus que la moyenne des dix aéroports les moins chers. Qu’il s’agisse des taxes sur les billets et des frais aéroportuaires, ou de la compétitivité des frais aéroportuaires, le Canada se classe respectivement en milieu et fin de peloton selon les classements internationaux, relève-t-il.
Alexandre Moreau convient que certains facteurs, comme la faible densité de population, entraînent des prix plus élevés auxquels le gouvernement ne peut rien. «Par contre, il pourrait atténuer l’effet cumulatif des taxes et tarifs qui limitent la croissance du secteur aérien et qui sont ultimement refilés aux voyageurs », dit-il.
CONSOMMATEURS SENSIBLES AUX PRIX
Selon lui, les consommateurs sont sensibles aux prix des billets et une petite réduction des taxes et des frais entraînerait une augmentation plus importante de la demande.
